Mobiles: le gouvernement réclame une baisse des tarifs

Notre ministre de l’Industrie n’est pas content. Concurrence, pénétration, tarifs des services (et des SMS…), rien ne va. Les opérateurs sont invités à revoir rapidement leur copie

Les opérateurs de téléphonie mobile se font tapés sur les doigts par le gouvernement. Dans un entretien publié par

le Parisien, le ministre de l’Industrie, Patrick Devedjian, se dit « préoccupé » par la situation actuelle de la téléphonie mobile. Pour le ministre, rien ne va: « Les prix sont trop élevés, l’offre de service n’est pas assez diversifiée et la pénétration du marché est largement insuffisante. Je veux voir une évolution notable d’ici à la rentrée », tranche le ministre. Le prix des SMS est également dans le collimateur du gouvernement qui visiblement rejoint la position de l’association UFC Que Choisir. « Je veux en particulier une baisse réelle du prix des SMS qui, vendus actuellement 15 centimes d’euro à l’unité, ne coûtent au maximum que 7 à 8 centimes, ce qui laisse tout de même une marge de 100% aux opérateurs ». Le discours des opérateurs soulignant que ce service est vendu au juste prix ne trouve donc pas d’échos. Et si rien ne bouge, des sanctions pourraient tomber: « S’ils n’entendent pas cet appel, l’Etat devra prendre ses responsabilités ». Et d’agiter le bâton de l’ouverture à la concurrence: « De nouveaux opérateurs doivent pouvoir pénétrer le marché, notamment en utilisant les réseaux cellulaires des opérateurs actuels pour proposer leurs propres services de téléphonie mobile », suggère Patrick Devedjian. Le discours est ferme. Et il n’est pas question d’attendre: « Certes, les opérateurs ont beaucoup investi et il leur a fallu du temps pour reconstituer leurs marges, mais c’est aujourd’hui chose faite. Les prix doivent donc baisser« , conclut-il. La balle est désormais dans le camp des opérateurs. Et SFR est le premier à réagir en annonçant le même jour (quel hasard!) une baisse sensible des tarifs de ses SMS hors forfait (voir notre article). Du côté des associations de consommateurs, on se réjouit de l’attitude du gouvernement. « On se bat depuis deux ans sur les mêmes thèmes », explique Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, « pour une fois, on se sent écouté ». Et de poursuivre: « Il était temps que les pouvoirs publics prennent conscience de ces problèmes de prix et de concurrence. Il faut faire bouger les choses et éviter qu’Orange et SFR constituent un oligopole. Introduire de nouveaux acteurs sur le marché est une première avancée qui va dans le bon sens ».