Mobiles: le Japon et la Chine veulent imposer leur 4G

L’Hexagone se remet à peine des balbutiements de la 3G. Mais côté asiatique, la Chine et le Japon lorgnent de plus en plus sérieusement sur une quatrième génération de système téléphonique fondée sur un c?ur de réseau IP

Les souvenirs de la guerre ne sont pas loin et pourtant la Chine et le Japon font front commun et annoncent aujourd’hui qu’ils collaboreront dans le développement d’un réseau mobile 4G. Une entente cordiale entre le pays du soleil levant et l’empire du Milieu est donc possible.

« Un accord de coopération doit être signé vendredi 26 août à Tokyo entre de hauts fonctionnaires des deux pays », a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère japonais des Affaires intérieures et de la Communication. Avant d’ajouter : « Pendant la rencontre, nous prévoyons de signer un accord de base pour coopérer dans la recherche et le développement, en vue de créer un standard utilisé dans le monde entier. » Faire de la 4G un standard est possible, car les spécificités techniques de ce type réseau ne sont pas encore arrêtées et pour l’heure les fabricants s’interrogent plus sur les usages possibles de cette technologie du futur que sur son application. Ce que l’on connaît ce sont les capacités de la 4G. Avec des débits fleuves entre 20 et 100 Mbit/s dans les réseaux à longue portée (UMTS) et jusqu’à 1 Gbit/s, on peut dire qu’elle décoiffe ! Pour les constructeurs et les opérateurs, la 4G rime forcément avec « plus de possibilités. » Par exemple, pour ce qui est des contenus multimédias la 4G fournira un accès haut débit aux données, permettant un passage sans interruption de service entre plusieurs points d’accès radio. Génial pour les vidéoconférences ! La 4G c’est « l’ultime convergence » comme le souligne très justement Zdnet. « L’utilisateur roi » accédera à ses données où qu’il se trouve dans le plus pur esprit nomade. Depuis son domicile, son entreprise, dans la rue? Passer d’un réseau à l’autre, comme on passe de l’entrée au dessert en sautant le plat principal, un vrai jeu d’enfant? Finalement, il n’est pas si étonnant que le Japon et la Chine réfléchissent déjà à l’avenir. Car les deux pays veulent s’imposer sur un marché prometteur. Si le Japon est en avance sur le déploiement de la 3G, la technologie utilisée ne s’exporte pas. Même chose pour l’ancienne 2G: les japonais ont adopté en masse cette technologie, mais la norme nippone n’a pas franchi les frontières. Il s’agit donc de prendre la main et d’imposer un standard. La Chine, avec son milliard de citoyens représente marché mobile au potentiel énorme. L’Empire du Milieu tient donc a proposer une technologie maison pour les futurs réseaux comme elle tente actuellement de le faire avec la 3G et sa norme TD-SCDMA. Objectif: ne pas être dépendant des équipementiers occidentaux. Par ailleurs, si cet accord est effectivement signé, le Japon va prendre de l’avance sur le marché chinois et les Chinois vont accéder au marché nippon.