Mort des netbooks : à qui profite le crime ?

Les ventes de netbooks devraient s’éteindre en 2015. Une fin qui ressemble fort à une mort programmée par les constructeurs plus que par les utilisateurs.

Selon le cabinet d’analyse IHS iSupply, le marché des netbooks devrait s’éteindre d’ici 2015. Exit donc ces ordinateurs portables certes peu puissants, mais très économiques, compacts et proposant une autonomie exceptionnelle.

Les netbooks ont décollé en 2007, avec l’arrivée des premiers Eee PC d’Asus. Le pic des ventes a été réalisé en 2010, avec 32,14 millions d’unités écoulées. Depuis, c’est la débandade : 21 millions en 2011, 14 millions en 2012.

Selon IHS iSuppli, la chute va se poursuivre en 2013, avec moins de 4 millions d’unités distribuées, puis en 2015, avec environ 250 mille netbooks vendus. Un chiffre qui tomberait à zéro en 2015.

À qui la faute ?

Plusieurs arguments sont donnés par les analystes. Tout d’abord, les tablettes cannibaliseraient les ventes de netbooks. De plus, le marché des ultraportables économiques serait saturé.

Le premier point se doit d’être modéré. Tablettes et netbooks n’adressent en effet pas les mêmes usages. Certes, l’achat massif de tablettes en 2013 réduira les ventes d’autres types de terminaux – netbooks comme PC classiques – mais cet effet pourrait n’être que passager.

Si danger il y a, il réside dans l’apparition de tablettes hybrides. Toutefois, si le prix de ces dernières venait à baisser, il serait juste de considérer leurs ventes comme étant à la fois du ressort des tablettes et des netbooks, puisque ces terminaux se placent entre les deux mondes.

Le second point est juste, mais là encore mérite explication. Les netbooks ne sont pas des machines destinées à être remplacées périodiquement. Mais à qui la faute ? À celle des utilisateurs, qui ne veulent pas changer ce « second PC » ? Ou à celle d’Intel, qui en réduisant la voilure sur ses puces Atom a littéralement étouffé le marché ?

Pas assez cher…

La réalité est que les netbooks ne permettent pas de créer assez de valeur pour les constructeurs. Intel en limite les évolutions, les constructeurs s’en détournent et les revendeurs les déconseillent.

Les tablettes hybrides ou les ultraportables classiques, bien plus onéreux, sont plus attractifs. Il n’en fallait pas plus pour sacrifier le netbook sur l’autel du profit. Les consommateurs apprécieront.


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