Mozilla cherche à fédérer sa communauté à travers les grands projets

Pour résoudre la crise communautaire que la Fondation Mozilla traverse, sa présidente Mitchell Baker propose d’organiser des Etats généraux.

Depuis le lancement de Firefox 4 et son nouveau modèle de développement, la Fondation Mozilla est confronté à de vives critiques de la part d’une partie de la communauté, contributeurs comme utilisateurs. Pour tenter de rétablir la cap, la présidente de la Fondation Mozilla Mitchell Baker propose d’organiser une consultation générale des forces vives.

Les tensions se concentrent sur la direction prise pour développer le navigateur Firefox. Des contributeurs considèrent que la feuille de route est imposée, sans concertation possible. Par exemple, l’accélération du cycle de développement du navigateur a donné le sentiment que la Fondation a abandonné les entreprises à leur sort. Mais une discussion via un groupe de travail s’est ouverte sur le sujet, indique ITespresso.fr. Ou encore l’abandon du numéro de version du navigateur qui provoquent des crispations.

Parmi la communauté française, des départs de volontaires importants ont eu lieu. Un phénomène qui se répéterait dans les autres pays. Ces sujets qui fâchent interviennent sur fond de stagnation en termes de part de marché des navigateurs. Pour revigorer ses troupes, et peut-être injecter une nouvelle vision à l’organisation entière, une série de conversations entre les responsables de la Fondation Mozilla et « des contributeurs-clés » sera organisée. Le débat sera ensuite porté par ces derniers à travers toute la communauté.

Le but est que l’ensemble des acteurs de la fondation se mette d’accord sur l’orientation et les objectifs de Mozilla « pour cette ère [et] développe un chemin qui soit extrêmement motivant pour la grande majorité d’entre nous ». Mitchell Baker donne même quelques pistes sur l’orientation que doit prendre la discussion, loin des petites querelles sur des détails du navigateur Firefox.

Car l’objectif de Mozilla depuis sa création a toujours été « d’intégrer la souveraineté de l’utilisateur dans le tissu de l’Internet », explique Mitchell Baker dans son billet. « Nous travaillons pour nous assurer que l’Internet reste ouvert, interopérable et accessible à tous. » A l’origine, le lancement de Firefox devait ainsi mettre fin au monopole d’Internet Explorer et relancer la concurrence et l’innovation parmi les navigateurs. La situation a évolué dans le sens préconisé par la Fondation Mozilla mais il faut dorénavant trouver un deuxième souffle. « L’expérience Internet change, et ça signifie que Mozilla doit changer également. »

Parmi les nouveaux terrains de conquête pour Mozilla figurent les réseaux sociaux et leur gestion des données privées, l’écosystème fermé des applications pour smartphones et bientôt pour desktop, et enfin l’Internet mobile. De grands projets orientés Internet libre et ouvert qui permettront, peut-être, à la communauté de se ressouder.