Musique: Microsoft se la joue à la mode Napster

L’éditeur compte étoffer sa plate-forme légale de téléchargement avec des formules d’abonnement illimitées. Ou plutôt de location…

En septembre 2004, Microsoft lançait aux Etats-Unis son tout nouveau service de musique en ligne baptisé MSN Music. On en attendait pas moins du géant de Redmond. Il n’entend pas non plus laisser Apple et son iTunes dominer un secteur d’activité évalué à 1 milliard d’euros en 2007.

A l’époque, MSN Music ne présentait rien d’extraordinaire. Conçu autour du nouveau lecteur Windows Media Player 10, la plate-forme permet d’acheter des titres à l’unité: 99 cents le morceau et 9,99 dollars l’album. Janus Par ailleurs, l’utilisation du format WMA permet une compatibilité avec la plupart des baladeurs, ce qui n’est pas le cas d’Apple et de son iTunes exclusivement compatible avec l’iPod. L’éditeur a toujours refusé de donner ses objectifs, mais il compte bien se hisser juste derrière, voire devant Apple très rapidement. Même si le discours officiel évite le sujet: Xavier Bringué, responsable de l’activité Médias numériques chez Microsoft France nous expliquait récemment: « Il ne s’agit pas de dire « c’est Microsoft contre Apple ». Nous sommes à l’aube d’une révolution de la consommation de contenus culturels. Personne ne peut dire « j’ai la solution ». Pour l’instant, différentes approches vont cohabiter ». Mais Microsoft décide aujourd’hui d’étoffer son système. Peut-être parce que la sauce ne prend pas vraiment. Pour se distinguer d’Apple, la firme a décidé d’appliquer les recettes de la concurrence. MSN Music va donc s’inspirer de Napster To Go, Yahoo Unlimited Music et de Rhapsody de Real Networks en proposant une formule à l’abonnement. Selon nos confrères de CNet News.com, l’utilisateur pourra pour une somme forfaitaire télécharger autant de chansons qu’il le souhaite et même les transférer sur son baladeur. Le tarif de cet abonnement n’a pas encore été communiqué; mais il devra être très attractif. Car Yahoo a décidé de casser les prix de ce type de service (lire notre article) en proposant un service presque deux fois moins cher que ceux de la concurrence. Si l’offre illimitée par abonnement possède des avantages, elle demeure néanmoins très restrictive. On parle ainsi plus de location que d’achat. Car les titres deviennent inaccessibles dès que l’utilisateur cesse de payer son abonnement via la protection DRM Janus. Imposer ses standards Cette technologie permet de protéger l’audio et la vidéo à différents niveaux: paiement à l’acte, droits temporaires même pour un fichier transféré vers un baladeur, un téléphone… « Il donne la possibilité de mettre en place des règles plus flexibles pour la location de contenus. C’est cette diversité de l’offre qui fera la différence. Il faut que les gens aient le choix d’acheter, de découvrir, de louer… », nous explique Xavier Bringé. Concrètement, un internaute pourra acheter à l’acte, louer temporairement un morceau, le transférer et le visionner un certain nombre de fois si le fichier est protégé dans le temps. Comme Janus est intégré aux baladeurs, il sera protégé quel que soit le support où il est lu. Un nouveauté, selon les sources interrogées par CNET News.com: ce service sera conçu pour être complètement indépendant de Windows Media Player. Un changement de philosophie visant à étendre encore un peu plus la cible visée par ce service. Microsoft lance donc l’artillerie lourde et espère profiter de son énorme base d’utilisateurs de Windows Media Player. Car l’éditeur arrive un peu après la bataille…