MVNO: Tele2 proche d’un accord

La France devrait compter un troisième opérateur virtuel d’ici la mi-2005

En quête de plus de concurrence, le marché français de la téléphonie mobile et le gouvernement misent sur les opérateurs virtuels. Après le lancement de Debitel avec SFR et de Phone House (Breizh Mobile) avec Orange (voir nos articles), un troisième MVNO (Mobile Virtual Network Operator) pourrait rapidement voir le jour.

Pour rappel, un opérateur virtuel ne dispose pas de réseau. Il achète en gros des minutes de communications et des SMS à un opérateur classique et les revend ensuite sous sa propre marque avec ses propres offres. Cela fait plusieurs mois que le suédois Tele2 est en négociations pour devenir opérateur virtuel. Aujourd’hui, la conclusion d’un accord semble proche. « Nous sommes plus proches aujourd’hui d’un accord pour un MVNO en France que nous ne l’étions lors de la présentation de nos résultats du troisième trimestre (fin octobre) », a fait savoir son directeur général Jars-Lohan Jarnheimer. Tele2 a engagé des discussions sur la location de réseau avec France Telecom et un autre opérateur, a-t-il ajouté, estimant qu’un accord était possible avant la mi-2005. Il y a quelques mois, le nom de SFR était plusieurs fois évoqué. Les négociations doivent être serrées. Car Tele2 a plusieurs fois martelé qu’il voulait pas être un opérateur virtuel « alibi » et qu’il souhaitait avoir accès à des conditions tarifaires très avantageuses. « Les projets d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO) [sont des] alibis qui apparaissent en ce moment; ils montrent par la modestie de leurs objectifs et de leurs tarifs, que nous avons raison de continuer à demander le droit de participer à ce marché pour l’animer« , confiait il y a quelques mois Jean-Louis Constanza, dg de Tele2 France, au magazine ‘Mobile Business’. On ne connaît pas encore le positionnement de ce futur opérateur virtuel. Un positionnement peut-être ciblé à l’image de Debitel qui vise ainsi les primo-accédents et les jeunes et de Breizh Mobile qui cible des populations régionales sous-équipées. Selon différentes sources, l’opérateur va investir 150 millions d’euros dans ce projet, dont 100 millions en marketing. Tele2 s’y connaît: il a lancé 5 opérateurs virtuels en Europe depuis 2000. Pour autant, cette multiplication d’opérateurs virtuels va-t-elle véritablement permettre au marché d’être plus concurrentiel? Les avis sont partagés. Selon Julien Dourgnon, en charge des télécoms pour l’association UFC-Que Choisir?, « Pour qu’il y ait un effet véritable sur la concurrence, il faut qu’un opérateur virtuel soit assez puissant pour véritablement baisser les tarifs de gros. Debitel et Phone House ne viennent pas contester le pouvoir des 3 opérateurs nationaux, au mieux, ils complèteront le marché actuel grâce à des offres de niche ».