Nanotechnologies : la révolution des ‘nanotubes’

Les technologies moléculaires ou ‘nanotechnologies’ sont restées, jusque là, cantonnées aux laboratoires. La revue Science révèle une nouvelle application enfin industrielle de fabrication de feuilles dont le matériau léger et résistant est composé de ‘nanotubes’

Que nous réservent les nanotechnologies, technologies qui s’appliquent aux molécules, donc à l’échelle du nanomètre ? Une nouvelle ère de matériaux électroniques plus puissants et plus fins fait sont apparition.

Les applications envisagées sont multiples, pour les semi-conducteurs, bien évidemment, mais aussi pour la création de muscles artificiels, de composants électriques, de l’automobile du futur, et du papier électronique, si nous citons les plus répandues. En revanche, les travaux liés aux nanotechnologies restaient jusqu’à présent limités aux seuls laboratoires, sans qu’il soit encore envisagé de passer au stade industriel ! La revue américaine Science a révélé que cette étape vient d’être franchie par l’Université du Texas et la Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization australienne avec la création industrielle de feuilles de matériaux composés de ‘nanotubes’, des ‘tubes’ de molécules. Il s’agit d’une feuille transparente, plus résistante que l’acier, plus robuste qu’un film plastique haute densité, flexible, et qui alimentée peut émettre de la lumière. Testée en laboratoire, la matière a démontré des capacités de capteur solaire, pour produire de l’électricité à partir des rayons du soleil. Un ‘mile’ au carré (environ 2,5 m²) de cette feuille des plus mince, environ 2 millionièmes de pouce (2,5 cm / 2.000.000) d’épaisseur, ne pèserait qu’un peu plus de 70 kg. Les chercheurs ont développé un processus automatisé de production de cette matière, une feuille continue de 7 cm de largeur au rythme de 1,40 m de nanotubes par heure. Les premières applications envisagées de cette technologie concernent la création de muscles artificiels dont les mouvements seraient chargés électriquement, ou de voitures de course avec une carrosserie à la fois plus résistante et plus légère, qui pourrait aussi servir de panneaux solaires et de batterie. Cette dernière application pourrait voir le jour dès la prochaine saison de Formule 1. Mais les premières véritables applications ne nous seront probablement pas révélées dans l’immédiat. Trop stratégique? Aux Etats-Unis, la recherche sur les nanotechnologies est largement financée par le département de la Défense?