Nanotechnologies : un gisement de ressources pour l’informatique

8,6 milliards de dollars ont été consacrés, en 2004 dans le monde à la recherche et au développement des nanotechnologies. Ce chiffre regroupe l’apport des gouvernements, des investisseurs et des industriels du secteur

Parmi l’ensemble des dépenses publiques consenties au domaine (soit 4,6 milliards de dollars) : – les Etats-Unis représentent 35%, – l’Asie 35%, – l’Europe 28% – le reste du monde 2%.

Dans le privé (3,8 milliards), ces dépenses représentent : – 46% de l’ensemble pour les Etats-Unis, – 36% pour l’Asie, – 17% pour l’Europe – et moins de 1% pour l’ensemble des autres pays du monde. Les sommes investies dans les nanotechnologies par le secteur privé ont dépassé en 2005 celles distribuées par le public. Sur les 1 500 entreprises ayant annoncé un programme de recherche et de développement en matière de nanotechnologies, 1 200 sont des start-up, dont 670 sont américaines. Plus de 300 programmes académiques sont consacrés aujourd’hui aux nanotechnologies sur la planète; 200 d’entre eux sont américains, dont 100 avec des connexions internationales. L’université américaine (qui compte plus de 60 centres majeurs dans le domaine, et 5 réseaux nationaux groupant Etat-universités et entreprises) a formé plus de 7 000 spécialistes depuis l’année 2000. Quelques 88 546 brevets déposés sur la période 1976-2001 aux USA concernant les nanotechnologies. Pour sa part, la National Science Foundation (NSF) estime que le marché représentera 1 000 milliards de dollars en 2015, générant 2 millions de nouveaux emplois. La moitié des médicaments produits en 2010 relèvera des nanotechnologies. Les Etats-Unis se sont lancé dans un ambitieux programme de R&D sur les nanotechnologies impliquant une augmentation des dépenses : elles sont passées au niveau fédéral de 220 millions de dollars en 2000 à près de 750 millions de dollars en 2003, et une demande crédits atteignant 982 millions de dollars est prévue pour 2005. Le Japon a désigné les nanotechnologies comme l’une de ses principales priorités de recherche avec des niveaux de financement en 2003 atteignant 800 millions de dollars (contre 400 millions $ en 2001). La Corée du Sud s’est également lancé dans un ambitieux programme décennal prévoyant un financement public d’environ 2 milliards $ tandis que Taiwan a engagé environ 600 millions de dollars de fonds publics sur 6 ans. La Chine consacre de plus en plus de ressources aux nanotechnologies de même que la fédération de Russie comme plusieurs nouveaux Etats Indépendants. De nombreuses autres régions et pays ? parmi lesquels l’Australie, le Brésil, le Canada, l’Inde, Israël, l’Amérique Latine, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, le Vietnam, la Tunisie, l’Afrique du Sud et la Thaïlande ? accordent eux-aussi une attention croissante aux nanotechnologies. Au niveau européen, pour une plus grande coordination et partage d’expérience? La vigueur de l’Europe dans les nanosciences est démontrée par le fait qu’entre 1997 et 1999, la part de l’UE dans les publications internationales était de 32% contre 24% pour les Etats- Unis et 12% pour le Japon. Selon les estimations de la Commission Européenne, le niveau de financement public de la R&D en Europe est passé d’environ 200 millions d’euros en 1997 à environ 1 milliard d’euros aujourd’hui. Dans le contexte du marché mondial actuel, la croissance économique réclame de l’innovation, qui elle-même est tributaire de la recherche. La R&D de niveau mondial joue un rôle essentiel, mais d’autres facteurs doivent être pris en compte comme les infrastructures, l’éducation et la formation, l’innovation et la dimension sociale. Comme tout ou presque en ce domaine passe par l’utilisation intensive de l’informatique et des systèmes de simulation, voici enfin un domaine dans lequel la croissance et l’embauche devraient être significatives dans les prochaines années. A bon entendeur?