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Neogend : plus de 60 000 policiers et gendarmes équipés d’un smartphone

Policiers et gendarmes bientôt équipés de smartphones ou de tablettes ? C’est en tout cas la perspective qu’a esquissée Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, lors de son discours au FIC (Forum International de la Cybersécurité), qui se tenait la semaine dernière à Lille. Le ministre a promis plus de 60 000 équipements déployés d’ici à la fin 2017, dans le cadre du projet Neogend. En pratique, les expérimentations ont déjà débuté : elles se déroulent dans le département du Nord pour ce qui concerne la Gendarmerie et en Ile-de-France pour la police.

Dans le Nord, le test a démarré en septembre dernier et concerne 1 200 gendarmes. « L’idée est d’amener les applications métiers sur le terrain, résume un correspondant informatique d’une brigade. Par exemple, le terminal permet de rendre compte des missions programmées tout au long de la patrouille. » D’autres applications, comme les accès aux fichiers (personnes recherchées, véhicules volées, permis de conduire) ou une cartographie des cambriolages, sont également proposées. Le terminal permet aussi de vérifier l’authenticité des documents d’identité via la lecture des bandes codées, dites MRZ, figurant sur ces pièces officielles. Ce portefeuille d’applications est appelé à s’enrichir, par exemple d’un procès-verbal électronique ou encore d’une solution pour gérer les infractions au code de la route.

Le général Denis Favier lors du FIC 2016.

« Le gendarme sera beaucoup plus performant grâce à sa tablette numérique. Il sera capable d’enregistrer les plaintes partout, d’interroger des fichiers, de dresser un procès-verbal d’accident de la circulation et d’y intégrer des photographies », avait plaidé en octobre dernier, dans une audition à l’Assemblée Nationale, le directeur général de la Gendarmerie nationale, le général Denis Favier. Les photos prises sur terrain pourront ainsi être envoyées sur un Cloud dédié aux gendarmes.

VPN et certificats embarqués

Prochaine étape pour la Gendarmerie : le déploiement en Bourgogne, seconde région test. Ces deux projets pilotes serviront à définir les conditions de la généralisation. La solution, basée sur des terminaux du commerce (smartphone Samsung Galaxy S5 ou tablette Sony Xperia Z2 dans le Nord), vient compléter les équipements dédiés qu’utilisaient déjà les unités mobiles, des terminaux fonctionnant sur le réseau dédié Rubis. « L’utilisation de terminaux standards permet d’étendre la couverture en bénéficiant des réseaux 3G », reprend un gendarme, qui fait partie des bêta-testeurs de la solution depuis juin dernier.

François du Prey de la Ruffinière

L’utilisation de technologies et de terminaux du commerce s’accompagne toutefois d’une sécurisation forte. Au niveau des communications d’abord, tous les échanges passant par un canal VPN. Chaque terminal embarque sur une carte micro SD deux certificats, un pour le terminal, l’autre pour l’utilisateur. « Par ailleurs, les terminaux sont animés par une version de SecDroid (un Android sécurisé, NDLR) conçue par l’Anssi et ils n’ont accès qu’aux applications validées », détaille François du Prey de la Ruffinière, adjoint au chef de bureau de la mobilité et de la proximité au ST(SI)2, le service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure.

13,2 millions en 2016

Côté Police nationale, les déploiements de Neogend suivent un calendrier parallèle. « Le même matériel et le même environnement sont exploités par la Police et la Gendarmerie, même si certaines applications peuvent être différentes », précise François du Prey de la Ruffinière. Chaque direction centrale de la police en région parisienne teste en ce moment des échantillons de la solution mobile, pour la confronter à ses besoins sur le terrain. Au total, 13,2 millions d’euros seront consacrés au projet Neogend en 2016. Selon François du Prey de la Ruffinière, ce sont au total entre 60 000 et 90 000 terminaux qui doivent être déployés d’ici à fin 2017.

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