Pour gérer vos consentements :

Netflix : une architecture IT taillée pour le succès

Après des mois de discussions et bravés les courroux ministériels ainsi que ceux des opérateurs (sauf Bouygues Telecom qui accueillera le service à son démarrage), le service de VoD Netflix se lance en France. Mais derrière l’aspect commercial, Netflix s’est aussi une architecture IT bien huilée avec des capacités importantes.

Les travaux sur la partie datacenter en France ont commencé en 2014 avec une présence au sein du centre de calcul de TeleHouse à Paris, boulevard Voltaire, un des centres névralgiques du trafic en France. David Tamkin, le responsable des réseaux chez le diffuseur américain avait publié une photo sur Twitter (ci-desous) du début de ce déploiement. La partie réseau a du répondant avec une bande passante prévue à 1 Tbit/s. Dans ce cadre, Netflix a signé un accord avec France IX, le point d’échange Internet pour une bande passante de 100 Gb/s, « la plus forte commande à ce jour », indiquait fin juillet Franck Simon, directeur général de France IX, à l’AFP. Pour Telehouse, cette bande passante totale équivaut « à un fournisseur d’accès internet avec 5 millions de clients ». Pour les puristes David Tamkin a même fourni quelques éléments sur les équipements réseaux, à savoir des switches 7508 d’Arista et des routeurs MX480 de Juniper Networks.

Sur la partie infrastructure, la présence de Netflix restera cantonnée à ce point de présence et de transit, car la société fait reposer son offre en matière de serveurs et de stockage sur une architecture complétement Cloud au sein d’AWS (Amazon Web Services). Un reportage réalisé par nos confrères de Businessweek en mai 2013 montrait que le diffuseur gérait 4 millions d’heures de programme tous les quart d’heure sur plus de 1000 terminaux différents. Le catalogue maître de Netflix nécessitait 3, 14 Po d’espace de stockage. A titre de comparaison Facebook gère 1,5 Po de stockage pour ces 10 milliards de photos. Toujours en matière de stockage, le service de VoD analyse chaque jour les contenus les plus populaires et utilisent du stockage flash pour les mettre plus rapidement à disposition des clients. Les vidéos moins demandées seront conservées sur des disques durs traditionnels moins chers.

Un optimisateur d’AWS et un spécialiste sécu

Cette relation proche avec AWS permet à Netflix de travailler sur des services d’optimisation. Récemment, il a mis à disposition de tous, sur GitHub, un outil spécifique qu’il a développé pour superviser la sécurité de son infrastructure Cloud. Opérationnelle depuis 2011 (dans sa première version), cette solution de sécurité, de monitoring et d’analyse, appelée Security Monkey, vise à améliorer la connaissance des changements et risques sur un environnement AWS. La solution se décompose en 3 modules : Watcher qui détecte et enregistre des changements de configurations dans les environnements AWS S3, IAM et EC2; Notifier, un système d’alerte; et Auditor, qui rapproche les règles métier des configurations AWS pour isoler des divergences et détecter des risques. S’y ajoute un système de gestion de règles, que les utilisateurs peuvent enrichir. On notera aussi que Security Monkey rejoint la Simian Army (l’armée simiesque), une suite d’outils développés par Netflix pour tester la fiabilité, la sécurité ou la résilience d’AWS. Ces outils (Chaos Monkey, Latency Monkey, Conformity Monkey, Doctor Monkey, Janitor Monkey…) sont disponibles pour la plupart en Open Source.

Par ailleurs, en dehors de son implication pour améliorer la résilience d’AWS, Netflix s’intéresse aussi aux autres questions de sécurité. Il a ainsi mis à disposition de tous une solution pour surveiller Internet et détecter des attaques planifiées contre ses infrastructures. Notamment les DDoS, les attaques par déni de service susceptibles de mettre en péril sa qualité de service, un critère évidemment central pour un diffuseur de vidéos comme Netflix. Cette solution se compose de trois outils distincts. Le premier, baptisé Scumblr, passe les forums et les médias sociaux au peigne fin à la recherche de discussions sur des projets de hacking ou d’attaques DDoS. Il s’appuie sur sur Workflowable, outil permettant de créer des workflows flexibles associés à des résultats de recherche. Une sorte de gare de triage pour l’outil de recherche. Enfin, Scumblr est associé à Sketchy, qui prend automatiquement des captures d’écran ou capture les textes des résultats dénichés par le moteur de recherche.

A lire aussi :

Netflix met le chaos dans le cloud d’Amazon

Netflix nettoie AWS en mode open source

Recent Posts

APT44, bras armé cyber de la Russie

Mandiant a attribué un APT à Sandworm, considéré comme le principal groupe cybercriminel à la…

12 heures ago

Cybersécurité : HarfangLab et Filigran connectent EDR et CTI

Les deux startup proposent un connecteur entre la platefome OpenCTI de Filigran et l’EDR de…

14 heures ago

Le hacking autonome, capacité émergente de GPT-4 ?

Des chercheurs ont mis des agents LLM à l'épreuve dans la détection et l'exploitation de…

16 heures ago

Les applications de messagerie se mettent au chiffrement post-quantique

Dans la lignée de Signal, iMessage intègre une couche de chiffrement post-quantique.

19 heures ago

Infrastructures LAN : une photo du marché avant la fusion HPE-Juniper

Douze fournisseurs sont classés dans le dernier Magic Quadrant des infrastructures LAN.

2 jours ago

Sauvegarde et restauration : Commvault muscle son offre cloud avec Appranix

Commvault s'offre Appranix, éditeur d'une plateforme cloud de protection et de restauration des applications.

2 jours ago