Nokia et Siemens fusionnent leur activité ‘réseaux’

Le nouvel ensemble sera le numéro deux des infrastructures mobiles, le numéro trois des infrastructures fixes et le numéro trois des infrastructures télécoms. Mais un bémol à déplorer:m Au moins 6.000 emplois seront supprimés

Mariage surprise dans le secteur déjà concentré des équipementiers télécoms. On apprend que Siemens et Nokia ont annoncé la fusion de leurs activités d’équipements de réseaux au sein d’une coentreprise à 50/50 baptisée

Nokia Siemens Networtks. Siemens s’est refusé à tout commentaire sur les modalités financières de l’opération; selon le Wall Street Journal, l’opération représente quelque 31,6 milliards de dollars (25 milliards d’euros). Ce rapprochement est significatif. Le nouveau groupe deviendra le numéro trois des infrastructures télécoms en général (derrière Alcatel/Lucent et Cisco) et le numéro deux des équipements mobiles (derrière Ericsson). « Nous pensons que le partenariat avec Siemens constitue la manière la plus efficace de parvenir à la taille et à la richesse du portefeuille de produits nécessaire pour rivaliser au niveau mondial », a déclaré dans un communiqué Olli-Pekka Kallasvuo, le tout nouveau p-dg de Nokia. Nokia Siemens Networtks devrait afficher un chiffre d’affaires pro forma de 15,8 milliards d’euros. Les synergies de coûts sont évaluées à 1,5 milliard d’euros d’ici 2010 notamment grâce à une réduction des frais fixes, à des achats à meilleur prix et à une plus grande efficacité en matière de recherche et développement. Qui dit mariage dit également plan social, principal levier des réductions de coûts. Entre 10 et 15% des 60.000 emplois que compte Nokia Siemens Networtks devraient être supprimés d’ici 4 ans. Cette annonce intervient après une vague de rapprochements importants dans le secteur. Il permettra à Nokia et à Siemens de mieux résister face à une concurrence plus concentrée et diversifiée avec l’arrivée de chinois comme Huawei ou ZTE.. On citera le rachat de Riverstone par Lucent, celui de Lucent par Alcatel, celui de Marconi par Ericsson… Quatre géants se disputeront donc la place de premier de la classe : Alcatel/Lucent, Cisco, Ericsson, et le nouveau Nokia Siemens Networks. Nokia Siemens Networks, dont le siège social sera installé en Finlande, sera dirigé par Simon Beresford-Wylie, actuellement directeur de la division Réseaux de Nokia. Un siège régional de la nouvelle entité sera basé à Munich, où Siemens a son propre siège. Rappelons enfin que l’activité terminaux mobiles de Siemens avait été cédée l’an dernier, au taïwanais BenQ. Des discussions avaient déjà eu lieu

Le mariage entre Alcatel et Lucent devait selon les analystes provoquer d’autres fusions de taille. C’est aujourd’hui chose faite. En février déjà, le mensuel allemand

Manager Magazin avait rapporté que Siemens discutait de la vente à Nokia de sa division Com ou du regroupement de leurs activités de réseaux dans une coentreprise. Ces discussions avaient échoué, Nokia n’étant intéressé que par les activités – rentables – d’équipements de réseaux mobiles de l’allemand et pas par la branche – déficitaire – d’équipements pour réseaux fixes. Le géant finlandais a finalement fait machine arrière, il faut dire que sa trésorerie atteignait 9 milliards d’euros à fin mars.