Nokia Siemens bat des records de vitesse… sur ADSL

Nokia Siemens déclare avoir dépassé les 800 Mbit/s sur paire de cuivre sur une courte distance (400 mètres). Suffisant pour redonner un coup de jeune à la bonne vieille paire de cuivre et ses technologies DSL?

A l’occasion du Broadband World Forum (qui ouvre ses portes à Paris-La Défense du 26 au 28 octobre), Nokia Siemens Network (NSN) va présenter un nouveau record de transmission sur paire de cuivre. L’équipementier est parvenu à atteindre une bande passante de 825 Mbit/s sur une distance de 400 mètres, et 750 Mbit/s sur 500 mètres. Un record mondial sur technologie DSL, selon NSN.

Sans entrer dans les détails, la firme évoque la mise au point d’un «canal virtuel», ou «fantôme», en complément des deux canaux physiques portés par les deux fils de cuivre indispensables aux communication téléphoniques et au haut débit «analogique». Une approche technologique baptisée «DSL fantôme» (Phantom DSL). Celle-ci sera intégrée aux produits DSLAM hiX 562x/3x. Les Digital Subscriber Line Access Multiplexer assurent l’interconnexion entre les lignes téléphoniques et Internet.

Toujours selon NSN, le Phantom DSL permet d’accroître de 50 à 75 % la largeur de la bande passante des réseaux DSL. De quoi permettre aux opérateurs de renouveler toute une gamme de services en direction de leurs clients, d’ouvrir de nouvelles opportunités de revenus et, donc, de protéger les investissements effectués sur ces réseaux cuivrés. Et retarder d’autant le déploiement des nouvelles technologies très haut débit de type fibre optique. « Pousser la fibre optique jusqu’à la maison demeure une démarche coûteuse, même si elle est capable de fournir des vitesses très élevées et une solution définitive pour les besoins en bande passante à long terme », note Eduard Scheiterer, dirigeant de l’unité accès réseau chez Nokia Siemens.

Le Phantom DSL s’inscrirait comme une technologie de transition pour accélérer les débits sur l’infrastructure existante. Seulement, au regard des courtes distances sur lesquelles elle semble se montrer pertinente, le déploiement de cette technologie risque de se limiter aux zones les plus peuplées. Et d’entrer en concurrence avec la fibre optique et les onéreux plan de déploiement de celle-ci. Exactement ce que voudrait éviter le régulateur français alors que se multiplient les plans de déploiement de la fibre sur l’ensemble du territoire.