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NotPetya : une facture de plus de 110 M€ pour le groupe pharmaceutique Reckitt

Il faudra plus d’une double dose de Nurofen pour éradiquer la grosse migraine que doit entretenir la direction du groupe Reckitt Bensicker, suite au passage de NotPetya. Le groupe pharmaceutique, qui commercialise notamment le Nurofen, les produits d’entretien Dettol ou les préservatifs Durex, a expliqué que le passage du malware pourrait se traduire par un manque à gagner de plus de 100 millions de livres (environ 114 millions d’euros). Sans même parler des dépenses engagées pour lutter contre cette crise, un coût que l’entreprise n’a pas divulgué pour l’instant.

Comme d’autres, le groupe britannique a été touché par NotPetya mardi dernier, le jour où cette souche infectieuse s’est répandue très rapidement, depuis l’Ukraine, au sein de diverses organisations. Une semaine après, certaines applications clefs de Reckitt ne sont toujours pas pleinement fonctionnelles et certaines usines n’ont pas pu redémarrer leur production à 100%. Si l’attaque en elle-même a pu être contenue, les mesures drastiques qui ont été prises par Reckitt pour minimiser l’impact de NotPetya ont eu des conséquences sur la production et la gestion des commandes, ce qui amputera le chiffre d’affaires du groupe de 2 points de croissance environ (sur un total de 3 prévus pour ce trimestre). Le groupe pharmaceutique indique effectuer « des progrès rapides » pour ramener les systèmes et applications à leur fonctionnement nominal et assure que son activité reviendra à la normale prochainement, sans toutefois donner d’échéance précise.

Difficultés de production « persistantes »

« L’attaque a perturbé la capacité de l’entreprise à fabriquer et à distribuer des produits à des clients sur de multiples marchés. Par conséquent, nous n’avons pas pu expédier et facturer des commandes aux clients avant la clôture du trimestre », se justifie Reckitt Bensicker, qui emploie 37 000 personnes dans le monde. La société affirme qu’elle évalue toujours l’impact financier total de l’attaque. Si elle espère rattraper une partie du manque à gagner au cours du prochain trimestre, elle précise que « les difficultés de production persistantes dans certaines usines signifient que nous nous attendons à perdre des revenus supplémentaires » au cours des prochains exercices.

Plusieurs multinationales continuent à se débattre avec les conséquences de NotPetya, qui s’est répandu comme une traînée de poudre le 27 juin dernier, en partant d’Ukraine. Le n°1 mondial du transport maritime Maersk, qui a dû fermer plusieurs sites, affirme désormais que ses principales applications fonctionnent de nouveau normalement et que l’ensemble de son système d’applications sera sur pied en début de semaine prochaine. Saint-Gobain espère également être en mesure de restaurer un fonctionnement normal de l’ensemble de ses activités à la même échéance.

TNT Express au ralenti

TNT Express, filiale de FedEx, reste elle aussi handicapée par le passage de NotPetya. « Nous mettons en œuvre aussi rapidement que possible les mesures d’assainissement de notre système d’information ; nos clients subissent une interruption limitée des opérations de ramassage et de livraison ainsi que des difficultés dans l’accès au système de suivi », explique le groupe de logistique dans un communiqué.

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Photo : loungerie via VisualHunt.com / CC BY-NC-SA

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