Nouveau risque de monopole d'Orange sur l'ADSL?

Selon l’UFC-Que choisir, France Télécom profitera de ses capacités financière pour préempter le marché des forfaits Internet « sociaux ».

Les velléités « sociales » d’Orange risquent-elles de créer un effet de distorsion sur le marché de l’accès Internet en France? C’est l’analyse que fait l’UFC-Que choisir suite à l’annonce du forfait mobile à 10 euros mensuel par l’opérateur.

Si l’association salue l’initiative sur le forfait mobile, elle craint que l’offre Triple Play (Internet, téléphonie, télévision) à 20 euros qu’Orange devrait mettre en place prochainement soit paradoxalement préjudiciable au consommateur. « L’UFC- Que Choisir estime qu’il existe un vrai risque de distorsion concurrentielle, à la fois sur ce segment de marché et sur celui des abonnements ‘non aidés' », estime l’organisation dans son communiqué daté du 14 mai.

Explications. « Seul France Telecom est en mesure, sur le plan économique, de faire ce type d’offres. Les opérateurs alternatifs devant acquitter, dans le cadre du dégroupage, presque 10 euros par client et par mois à l’opérateur historique, sont dans l’incapacité de faire une proposition analogue. » Traduction : France Télécom est quasiment certain de rafler ce nouveau marché et d’instaurer une position monopolistique de fait.

Un monopole qui pourrait d’ailleurs servir de tremplin pour gagner de nouvelles parts sur le marché de l’ADSL. Ces forfaits « sociaux » bénéficiant notamment aux allocataires du RSA (Revenu de solidarité active), une fois ceux-ci « réinsérés » dans le monde du travail, ce sont autant de clients potentiels auxquels l’opérateur pourra proposer une offre Internet « normale ».

Pour éviter ce risque de distortion, l’UFC-Que choisir appelle le gouvernement et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) à « ne pas soutenir la démarche de France Telecom[…] mais plutôt de modifier les textes réglementaires pour qu’Internet et les offres triple play entrent dans le service universel ». Votée en aout 2008, la loi sur la modernisation de l’économie (LME) prévoit notamment la mise en place des forfaits Internet « sociaux » à travers des conventions que l’Etat doit passer avec les opérateurs mobiles. Bien qu’aucune convention n’ait pour l’heure été signée – une carence inadmissible aux yeux de l’association –, une extension de ces principe aux accès Internet serait donc la bienvenue pour l’UFC.