L’Arcep consulte sur de nouvelles fréquences, avec expérimentations immédiates

L’Arcep va initier la procédure d’attribution de nouvelles bandes de fréquences 3,5 GHz et 2,6 GHz TDD. Et invite à les expérimenter dès aujourd’hui.

Les fréquences 700 MHz viennent à peine d’être attribuées (en novembre dernier) que l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) s’attaque déjà à la suite. A savoir l’attribution de nouvelles licences dans les bandes 3,5 GHz et 2,6 GHz en TDD. Le régulateur lancera, « dans les prochaines semaines », une consultation publique sur le sujet. La procédure d’attribution devrait, pour sa part, intervenir dans les 2 années à venir. Autrement dit, 2017 pourrait voir une nouvelle distribution des ressources hertziennes aux opérateurs en France.

Ces nouvelles fréquences proposées aux opérateurs leur permettront avant tout d’élargir leurs capacités et, in fine, de proposer des débits toujours plus élevés aux utilisateurs finaux. Ceux-ci pourront ainsi profiter des technologies d’agrégation de porteuses de différentes fréquences pour multiplier les débits. C’est notamment l’un des axes de développement retenus avec la 5G pour franchir le gigabit de données par seconde. Ainsi, quelque 200 MHz seront disponibles avec les 3,5 GHz (bande 3400-3600 MHz) et une cinquantaine dans les 2,6 GHz TDD (2570-2620 MHz).

Ouverture des expérimentations

A noter que cette dernière vient s’intercaler entre les 2500-2570 MHz FDD pour les débits montants (du téléphone vers l’antenne) et les 2620-2690 MHz descendants (de l’antenne vers le terminal mobile) aujourd’hui utilisés pour la 4G. Contrairement au FDD (Frequency Division Duplexing) qui exploite deux canaux différents pour assurer les communications, le 2600 MHz TDD (Time Division Duplexing) n’en utilise qu’un en assurant les transferts de données dans les deux sens alternativement. Une technologie déjà déployée dans plusieurs pays d’Asie, Australie et Russie, notamment. Une bande qui n’a jamais été attribuée à ce jour contrairement au 3,5 GHz. Cette fréquence a été utilisée en 2000 pour de la boucle locale radio (BLR) et en 2006 pour le Wimax. Deux technologie qui n’ont pas percé et laissent la bande de fréquence à nouveau disponible. D’ailleurs, Orange a commencé des expérimentations 4G dans cette bande.

La BLR fait d’ailleurs partie de l’usage potentiel de la bande des 3,5 GHz pour déployer des accès très haut débit (THD) par voie hertzienne dans des zones difficiles d’accès pour la fibre. Le développement de réseaux mobile locaux à usages professionnels (PMR) ou encore le développement de l’Internet des objets (IoT) font également parti des applications possibles pour ces nouvelles fréquences. Autant de scénarios et de technologies sur lesquels les acteurs seront invités à se prononcer et que l’Arcep invite dès aujourd’hui à expérimenter. Deux opérateurs ont d’ailleurs reçu des autorisations en ce sens la semaine dernière sur la bande des 2,6 GHz TDD : Xilan qui utilisera 20 MHz pendant 5 mois pour une expérimentation de BLR en LTE dans le Pas-de-Calais; Splitted Desktop Systems qui exploitera 30 MHz pendant 5 mois dans l’Essonne pour expérimenter des réseaux mobiles innovants. Autant d’expérimentations qui viseront à éviter la déconvenue de l’attribution des précédentes fréquences dans les 3,5 GHz.

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