La NSA aurait piraté le système de vidéoconférence de l’ONU

L’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) aurait eu accès, dès l’été 2012, aux communications effectuées via le système de vidéoconférence des Nations Unies.

De nouvelles allégations sur l’étendue des programmes de surveillance de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) risquent de semer le trouble sur la scène internationale.

D’ores et déjà soupçonnée d’espionner les institutions de l’Union européenne, la NSA aurait eu accès aux communications effectuées via le système de vidéoconférence du siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York, rapporte Der Spiegel dans son édition du 25 août.

Une cartographie de l’infrastructure IT

La NSA serait parvenue à pirater le code de chiffrement de la plateforme de vidéoconférence de l’ONU et à s’y introduire dès l’été 2012, d’après l’hebdomadaire allemand, qui fait référence à des documents rendus publics par le « lanceur d’alerte » Edward Snowden.

Lors de leur surveillance, les Américains auraient constaté que les Chinois ont aussi tenté de pirater le code de chiffrement du système.

Concernant la NSA, l’agence de renseignement disposait par ailleurs d’une cartographie de l’infrastructure informatique des représentations européennes aux États-Unis, selon les documents consultés par Der Spiegel. La NSA aurait ainsi pu s’introduire dans les systèmes utilisés par des diplomates en poste à Washington et New York, ainsi qu’au réseau privé virtuel (VPN) utilisé par des ambassades européennes outre-Atlantique.

La NSA aurait enfin supervisé un programme d’écoutes nommé « Special Collection Service », en coopération avec la CIA (Central Intelligence Agency). Dans ce cadre, plus de 80 ambassades et consulats à travers le monde auraient été surveillés. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) aurait fait l’objet d’un traitement similaire…

Ces détails font suite à l’ouverture d’une enquête par le G29, groupe européen des autorités de protection des données, visant à évaluer l’impact du programme PRISM de la NSA. Révélé par Snowden, défendu par l’administration Obama au titre de la sûreté nationale et de l’antiterrorisme, PRISM cible à la fois les communications téléphoniques et électroniques à l’intérieur, en provenance ou vers les États-Unis.


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