Résultats : Numericable solide, mais impacté par la fusion avec SFR

Eric Denoyer (numericable), Patrick Drahi et Dexter Geoi (Altice).

L’acquisition en cours de SFR ne freine pas la progression de Numericable au 3e trimestre qui enregistre une hausse de 4% de son CA et de plus de 6% de ses abonnés.

L’acquisition en cours de SFR n’a pas ralenti les activités de Numericable. Au contraire. Le câblo-opérateur a poursuivi sa progression au troisième trimestre. Le groupe, composé de l’offre d’accès Internet résidentiel Numericable et de la branche services aux entreprises Completel, annonce un chiffre d’affaires de 331,7 millions d’euros réalisés entre le 1er juillet et le 30 septembre. En hausse annuelle de 4%. Les revenus suivent avec un Ebitda ajusté qui, en frôlant les 156 millions, progresse de 4,7% en un an. Il tend même à s’accélérer si on le ramène aux 2,7% de hausse constaté sur l’ensemble de l’année (466 millions).

L’activité est essentiellement portée par le segment grand public. En un an, le nombre d’abonnements aux offres triple play du câblo-opérateur connaît une hausse de 6,3% pour se fixer à plus de 1,08 millions de clients. Les produits en marque blanche (Bouygues Telecom, Darty…) profitent également d’une hausse notable de 8,4% à 362 000 comptes. Sans surprise et en conséquence, le service de distribution de télévision seule poursuit son déclin de près de 16%. Encore 270 000 foyers y ont néanmoins toujours recours.

Au final, les activités B2C du groupe génèrent plus de 221 millions d’euros (+2,9%) pour plus de 1,7 million de clients. Dont près de 420 000 (39% du parc Internet de l’opérateur) disposent de la box LaBox Fibre qui tire parti des très hauts débits du réseau du câblo mixant fibre optique et câble coaxial pour relier les appartements sur les derniers mètres de l’infrastructure. La progression des abonnés s’accompagne d’une hausse de l’Arpu (revenu mensuel moyen par client) de 1,2% à 42,40 euros par mois. Et même de 43 euros sur les clients acquis lors du troisième trimestre. Probablement l’Arpu le plus haut du marché qui s’explique notamment par des coûts d’abonnement plus élevés que ceux des opérateurs qui font le choix du FTTH (fibre à domicile) pour déployer leur réseau très haut débit et s’auto-concurrencent.

Plus de 600 000 nouveaux foyers raccordés

De fait, Numericable dispose d’un parc de 5,8 millions de foyers pouvant potentiellement bénéficier de 100 Mbit/s (et plus) de débits Internet (sur un total de 8,6 millions de prises « triple play » haut débit) quand seulement 3,4 millions de foyers sont raccordés directement à la fibre (au 30 juin selon l’Arcep). Une avance que Numericable entend maintenir en visant les 700 à 800 000 nouveaux foyers éligibles au très haut débit en 2014. Depuis le début de l’année, le groupe a investi 250 millions d’euros (plus de 25% de son CA et dont 88 millions au cours du trimestre) dans son infrastructure optique pour raccorder plus de 600 000 nouveaux foyers au très haut débit.

Les services proposés aux entreprises, offres B2B et wholesale (revente réseau), sont également en progression. Les deux activités de Completel génèrent respectivement 78,8 et 31,7 millions d’euros sur la période (en hausse de 7,2% et 4,3%). La première est portée par une bonne croissance de l’activité data et par l’effet bénéfique de l’acquisition en septembre 2013 de LTI Télécom, un opérateur spécialisé auprès des PME. La seconde profite de la dynamique de la vente en gros de data et de liens optiques. Dynamismes qui compensent donc les baisses d’activité de la voix et du DSL.

Résultat net négatif

Si chiffre d’affaires et résultats opérationnels progressent, le résultat net s’affiche en perte : de 94,4 millions sur le trimestre et de près de 178 millions sur les neuf premiers mois de l’année. Alors qu’il était positif en 2013. Ce phénomène s’explique simplement par la mise en place d’une nouvelle structure de dette liée aux acquisitions de SFR (11,75 milliards d’euros) et, plus modestement, Virgin Mobile (325 millions) ces derniers mois. Hors acquisitions, Numericable afficherait un résultat positif de 121,4 millions d’euros sur l’ensemble de l’année et de 7,2 millions sur le trimestre.

Des résultats encourageants pour accueillir la fusion. A l’heure de ce bilan trimestriels, l’Autorité de la concurrence n’avait toujours pas donné son feu vert à l’intégration de SFR dans Numericable. Le groupe de Patrick Drahi continue d’espérer « une issue favorable à un closing d’ici la fin de l’année 2014 ».


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