Numericable-SFR : grève au pôle technique

Une grève a éclaté à Champs-sur-Marne au sein des équipes de support niveau 2 de SFR-Numericable.

A l’heure où Numericable-SFR doit présenter, demain mardi 12 mai, les résultats de son premier trimestre fiscal 2015 (et le premier trimestre plein depuis la fusion de SFR et du câblo-opérateur), une grève menace du côté des équipe techniques. A l’appel du syndicat Force Ouvrière, les 11 salariés du support de niveau 2 à Champs-sur-Marne, siège historique de Numericable, ont cessé le travail, rapporte Le Figaro.

300 euros de moins

La réorganisation du travail au sein des équipes par la nouvelle direction du groupe, héritée de Numericable, est à l’origine du mouvement. Elle prévoit notamment l’arrêt du travail dominical et des jours fériés entraînant la perte des primes liées. Soit environ 300 euros par mois en moyenne ou l’équivalent d’une perte pouvant atteindre 15% de revenus.

Mais les experts du niveau 2 chargés de répondre aux problèmes techniques pointus en support du niveau 1, ne sont pas les seuls concernés par la réorganisation. Le Canard enchainé rapportait, la semaine dernière, un projet de délocalisation des centres d’appel « off shore » marocain et de la Réunion vers Madagascar où les salaires sont moins élevés. Et, selon la CGT rapportée par Le Figaro, d’autres mouvements similaires seraient en préparation.

Appel à la mobilisation

Si l’impact du mouvement risque de rester insignifiant à l’échelle du groupe, il n’en cristallise pas moins l’ambiance tendue qui règne chez l’opérateur. Depuis l’arrivée, en novembre 2014, des équipes d’Altice, le propriétaire de Numericable, qui entend accélérer les réorganisations internes et trouver les économies propres au remboursement d’une dette d’emprunt s’élevant à 11,6 milliards d’euros (19 milliards pour le groupe Altice), les tensions augmentent du côté des salariés qui, à travers les syndicats, reprochent une logique de gestion purement économique et contre-productive tout en se heurtant au silence de la direction. Un silence que, dans une lettre ouverte datée du 8 avril dernier, la CFE-CGC reprochait à Eric Denoyer, directeur général de Numericable-SFR, et Patrick Drahi, patron d’Altice, face aux « 8 alertes en illustration de votre manque de respect pour l’intérêt social du nouvel ensemble Numericable-SFR » lancées deux mois plus tôt.

De son côté, un tract de la CFDT du 5 mai regrette pêle-mêle la démotivation générale face à l’érosion de l’image de SFR auprès des clients, l’autonomie toujours plus réduite des équipes, la perte de pouvoir d’achat, les départs volontaires ou forcés des « directeurs compétents » ou encore le manque de moyens quand les réorganisations font sens. Ainsi, 1300 salariés prestataires et 250 salariés internes ont ainsi quitté l’entreprise en 6 mois. « Le SI n’a plus ni prestataires, ni budget, ni capitaines, ou presque », dénonce notamment le syndicat qui appelle, avec l’Unsa, la mobilisation de l’ensemble des salariés de SFR le 19 mai prochain. Un appel également lancé par la CGT. Le printemps risque d’être chaud chez Numericable-SFR.


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