Le numérique oui, mais pas sans droit à la déconnexion

6 actifs français sur 10 considèrent les effets du numérique sur leur métier comme « un progrès », selon le cabinet Éléas. Ils souhaitent aussi la mise en place effective d’un droit à la déconnexion.

Malgré les interrogations sur la pérennité de certains emplois, le numérique est considéré comme un progrès et un vecteur d’opportunités par une majorité. C’est le principal enseignement de l’enquête (« Pratiques numériques des actifs en 2016 ») publiée cet automne par Éléas, cabinet de conseil en prévention des risques psychosociaux. Le sondage a été réalisé le mois dernier auprès d’un échantillon de 1010 personnes représentives de la population active française métropolitaine.

Numérique et déconnexion

67% des actifs interrogés (81% des cadres et 76% des moins de 35 ans) déclarent utiliser les outils du numérique professionnels au moins 3 heures par jour. Et 37% (44% des cadres) disent les utiliser hors du temps de travail « réglementaire ». Pour éviter les débordements, près de 62% se disent favorables à un droit à la déconnexion. Ce taux atteint même 75% chez les cadres et les jeunes actifs.

« Les actifs apprécient la souplesse d’utilisation des outils numériques. Mais, ils attendent que leur entreprise en régule l’usage : ils disent oui au droit à la déconnexion, non à l’impossibilité de se connecter », déclare Xavier Alas Luquetas, président et fondateur d’Éléas.

Sentiment d’urgence

Malgré le risque de débordements, 59% des répondants considèrent les effets du numérique sur leur métier comme étant « essentiellement un progrès ». Ce taux atteint ou dépasse même les 63% chez les cadres et les moins de 35 ans. Ils citent comme principaux avantages : la rapidité et la vitesse d’exécution, suivies par la meilleure qualité du travail accompli.

Les actifs des secteurs immobilier (84%) et de la communication (75%) sont les plus enthousiastes à ce sujet. En revanche, 15% des répondants (tous secteurs confondus) jugent que les outils du numérique sont une « source de stress », car le numérique crée « un sentiment d’urgence permanente ». C’est un des aspects du changement ressenti, mais pas le seul.

Opportunité ou menace ?

53% des répondants considèrent les outils et les technologies du numérique comme un vecteur positif de transformation des organisations et des individus. Et 38% estiment que ces technologies créent des opportunités d’évolution de carrière. Mais, une minorité (9% tout de même) juge que le numérique constitue une menace pour leur poste…

Qui va pouvoir s’adapter ? Lorsque qu’ils sont interrogés sur les volets formation et accompagnement du dossier, 64% des actifs français concernés par l’enquête (67% des cadres) déclarent vouloir acquérir de nouvelles compétences numériques.

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