Nutanix, de la start-up de l’hyperconvergence à la Cloud company

Après une introduction en bourse réussie, Nutanix voit au-delà de l’hyperconvergence pour devenir un acteur majeur du Cloud.

Nutanix garde toujours la côte auprès des investisseurs. Après une introduction en bourse réussie, la start-up dédiée à l’hyperconvergence vient de rendre public les résultats de son premier trimestre (clos le 31 octobre dernier). Le chiffre d’affaires a presque doublé sur un an à 166,8 millions de dollars. Par contre la société a creusé ses pertes à 162,2 millions de dollars (soit 2,18 dollars par action) contre 38,5 millions de dollars (0,90 dollars par action) au 1er trimestre.

Pas de quoi inquiéter le président de Nutanix, Sudeesh Nair, de passage à Paris, qui affiche rapidement la couleur. « Nous ne sommes plus une start-up. Il y a 7 ans à notre création, nous avions la vision de devenir une société globale. » Entendez par là, être présent dans plusieurs pays et surtout que le concept d’hyperconvergence se démocratise. Il ne fait aucun doute pour le jeune dirigeant que « l’hyperconvergence va devenir une commodité dans les prochaines années, tout comme DataDomain a apporté la déduplication au stockage pour devenir une fonctionnalité incontournable ».

Le Cloud made in Nutanix

Nutanix est donc en train de se transformer rapidement et d’étoffer son offre. Au cœur du changement, il y a la pression du Cloud. « Il faut aller vers le Cloud, mais pour les grandes entreprises il y a certains paramètres qui sont compliqués à mettre en œuvre, comme la personnalisation, les coûts du on demand dans la durée, le risque de verrouillage des prestataires et la responsabilité des tiers », constate Sudeesh Nair. Le discours est bien rôdé notamment sur les effets pervers du Cloud public, « cela peut être la mort du DSI avec l’automatisation, les API, les SDK ».

Et d’avancer que la meilleure solution repose sur l’hyperconvergence au sein de son datacenter avec la brique combinant stockage, réseau et compute « qui sert de fondation ». Au-dessus, on retrouve Acropolis « qui sont les murs du bâtiment » et qui supporte plusieurs hyperviseurs comme KVM, ESXi de VMware, Hyper-V de Microsoft et plus récemment Xen de Citrix. Il est capable aussi de supporter les conteneurs Docker et les micro-services. Sur le plan des OS, il prend en charge OpenSUSE, Windows Server, CentOS et Ubuntu. Enfin au dernier étage de l’édifice, on retrouve Prism une plateforme de management pour administrer « facilement » un environnement virtualisé avec la possibilité de créer des VM, planifier des workload, allouer des ressources, résoudre des problèmes et tout cela en un clic.

Un vrai Cloud hybride et des partenariats

Cet ensemble est capable de gérer les workloads les plus courants. Nutanix a noué plusieurs partenariats en ce sens comme avec SAP, mais aussi Oracle et Splunk. Un cycle complet qui range le Cloud public pour une simple fonction de débordement, mais qui place Nutanix au cœur de l’infrastructure Cloud. « On dit souvent que les applications doivent aller dans le Cloud public, probablement c’est le cas pour certaines, mais pour les autres il faut leur appliquer les recettes du Cloud », soutient Sudeesh Nair quand on lui parle de Cloud hybride. Pour lui, cette notion de Cloud hybride est galvaudée. « Le Cloud doit être un composant des applications. »

Mais pour croître, Nutanix a besoin de partenariats. La société a misé sur Dell, ce qui représente aujourd’hui « 15% du chiffre d’affaires », assure le dirigeant. La fusion avec EMC, et donc de VMware, ne devrait pas entraver ce partenariat. Nutanix diversifie néanmoins ses accords et a récemment signé avec Lenovo, « un contrat prometteur mais encore relativement jeune pour donner des résultats significatifs ». Et quand on lui parle des rumeurs de rachat de son concurrent Simplivity par HPE, Sudeesh Nair, sourit en trouvant que le prix de la transaction est selon lui « très peu cher » par rapport aux bénéfices attendus dans l’hyperconvergence. Un partenariat serait plus judicieux, conclut le responsable.

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