Nvidia Kai : du Tegra 3 dans des tablettes bon marché

Nvidia cherche à étendre la sphère d’influence de ses processeurs mobiles Tegra 3 et vise les tablettes bon marché sous la bannière du projet Kai.

Une tablette Tegra 3 à moins de 200 dollars (160 euros HT) pour cet été ? Tel est le défi que s’est lancé Nvidia, sous l’égide du projet Kai, qui vise à démocratiser les processeurs haut de gamme, en l’occurrence quadricœurs, pour rendre envisageable leur implémentation au sein de terminaux mobiles low cost.

En toile de fond, le succès de la tablette Amazon Kindle Fire, affichée à 199 dollars et écoulée à quelque 6 millions d’exemplaires depuis son arrivée sur le marché nord-américain en novembre dernier. Google, qui prépare en coulisse sa Nexus Tablet, est dit aux premières loges pour soutenir Nvidia dans sa démarche. Mais Kai n’en est encore qu’à ses balbutiements : à des années-lumière d’une quelconque plate-forme matérielle aux spécifications gravées dans le silicium, l’ensemble s’apparente davantage à un concept dont la finalité ne fait toutefois aucun doute : redéfinir les cartes du marché de la mobilité.

Il se murmure qu’Asus aurait pris les rênes des expérimentations techniques, avec dans son collimateur ladite Nexus Tablet, dont il n’est en l’état plus exclu qu’elle embarque, pour les tarifs escomptés, un composant tout-en-un Tegra 3, référence du haut de gamme avec ses 4 puces ARM Cortex A9 à 1,3 GHz et sa technologie « 4+1 » qui implique un cinquième cœur économe en énergie. C’est tout du moins ce qu’a laissé entendre Rob Csonger lors de la GPU Technology Conference.

Résister au compromis

Le vice-président de Nvidia s’est même laissé aller à quelques projections empreintes d’optimisme. « Le choix d’intégrer un processeur d’une telle puissance ne sera pas nécessairement synonyme d’un compromis à tous les autres échelons », a déclaré l’intéressé, au ton de châssis ultra-légers et de dalles IPS à technologie capacitive. Une mission a priori réalisable au vu de l’avalanche d’ardoises Android bon marché qui déferle désormais sous la bannière du vieillissant Tegra 2.

Acteur historique des composants graphiques, Nvidia a mis à profit son expérience pour équiper le Tegra 3 d’un GPU performant et peu énergivore. Mais le constructeur reste minoritaire sur le créneau des processeurs mobiles, avec tout juste 3 % du marché au dernier pointage (étude GfK). Il lui incombe ainsi d’opposer résistance à Huawei et son K3VA ou encore à Qualcomm et son Snapdragon S4. Texas Instruments aurait quant à lui dans ses cartons un bicœur à 2 GHz.