O3b, projet de service satellite de Google, cherche des fonds

O3b Networks, le projet de service de Google via satellite, est repoussé à 2013, pour 8 satellites

Est-ce là une nouvelle arlésienne, comme celle du concurrent européen du GPS américain? Ou la volonté définitive de Google d’apporter un service via satellite, capable de desservir les pays émergents dépourvus d’infrastructure? Et de court-circuiter les opérateurs de 3G ?
Les motivations restent ouvertes

O3b Networks (O3b pour ‘Other 3 billions‘ – les autres 3 milliards… d’être humains non connectés) est un consortium soutenu par Google, officiellement destiné à déployer des services d’accès à Internet via le satellite dans les pays en voie de développement.
Le lancement, d’abord annoncé pour 2010, est repoussé au premier semestre 2013. Selon le FT à Londres. Ce fonds aurait levé 410 millions de dollars, et assuré un endettement de 770 autres millions, soit un total de financement de 1,2 milliard. Cela permettrait de lancer 8 satellites. Mais cela peut-il suffire pour le lancement? Le financement ne paraît pas suffisamment assuré pour la suite.
Les pourparlers continuent avec diverses banques.

Comme pour Eutelsat (cf. article ‘L’Internet par satellite passe à l’offensive‘), ce nouveau chapelet de satellites est censé assurer un réseau épine dorsale, ou ‘backhaul’ pour la connexion entre stations de bases d’opérateurs de mobiles, notamment dans les pays dépourvus d’infrastructure réseau.
Une liste de pas moins de 150 pays a été dressée, sur l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et le Proche-Orient.

Comme l’observe le FT, les satellites sont présentés comme un moyen peu onéreux de connecter des internautes au Web. Ce qui reste à démontrer…
Pour sa réalisation technique, le projet est porté par un consortium réunissant SES, numéro deux mondial des opérateurs de satellites, la banque HSBC, Liberty Global et Google.

Créé en 2008 pour… 2010
O3b a été créé par Greg Wyler, un entrepreneur passionné de ‘high tech’ qui, en 2008, annonçait le déploiement du programme pour 2010.
La crise financière survenue ces deux dernières années serait à l’origine du retard.
Le consortium aurait déjà signé des contrats pour 500 à 600 millions de dollars avec des clients désireux d’utiliser cette future infrastructure par satellite.
Mais plutôt que de vendre directement aux consommateurs, O3b annonce comme objectif de signer des contrats avec des opérateurs télécoms.

Parmi les nouveaux actionnaires figurent Satya Capital, un fonds privé des télécoms soudanais (Mo Ibrahim) et la Development Bank of Southern Africa. Toujours, selon le FT, des emprunts à hauteur de 500 millions de dollars auraient été contractés auprès des banques HSBC, ING, Crédit Agricole et Dexia.
D’autres opérateurs de satellite, comme Eutelsat, ou organisations du spatial, comme le Cnes, ont, eux aussi des projets d’accès à Internet via les satellites. Rien n’est encore joué.