Obsolescence informatique : ce que le Cigref conseille aux entreprises

Cigref obsolescence logicielle matérielle

Face à l’obsolescence informatique, le Cigref émet des recommandations à l’adresse des entreprises. Qu’en ressort-il ?

Loi AGEC, PPL Chaize, directive écoconception… Qu’elles soient effectives ou en gestation, traduisez les exigences réglementaires dans vos appels d’offres et vos contrats. Un conseil signé du Cigref… pour un objectif : lutter contre l’obsolescence informatique.

L’association a dédié un groupe de travail à cette thématique. Il en résulte une ribambelle de recommandations. À l’attention des acheteurs, mais aussi des fournisseurs. Elles font l’objet de livrables distincts, mais « interdépendants », destinés à alimenter une « réflexion commune ».

Qu’en est-il pour les entreprises ? Le Cigref s’adresse à elles sous trois angles. Nommément :

  • Politique d’achats responsables
  • Usage et support opérationnel à la DSI
  • Analyse de la performance économique

La traduction des exigences réglementaires en clauses contractuelles relève du premier volet. Celui-ci inclut aussi, entre autres, un appel à :

– Définir des critères pour sélectionner les fournisseurs les plus engagés (haut niveau de réparabilité et de longévité, prise en compte du scope 3 dans le bilan carbone..)

– Intégrer, dans le cahier des charges, des critères par typologie d’achat
Durabilité : maintenance de l’OS et mises à jour de sécurité pendant plus de 5 ans
Réparabilité : durée de mise à disposition des pièces détachées
Écoconception et frugalité des services applicatifs

– Choisir des produits certifiés par des écolabels

– S’assurer, dès l’appel d’offres, de la qualité et du suivi de la fin de vie des matériels (recyclage, réemploi)

Écoconception sans obsolescence ?

La « réflexion commune » est plus prégnante sur le deuxième volet. Par exemple sur le travail avec l’éditeur pour garantir les mises à jour de sécurité sur une durée plus longue.

Le Cigref cherche aussi à impliquer les utilisateurs finaux. Non seulement à travers des actions de sensibilisation (ateliers de réparation, exemplarité des managers…), mais aussi en leur permettant d’acquérir le matériel une fois son usage professionnel terminé.
À défaut, on développera le réemploi interne. Tout en systématisant la maintenance préventive. Et en évitant le suréquipement (leviers : planification, BYOD, téléphones multi-SIM, etc.).

Autre mesure d’implication des salariés que recommande le Cigref : des formations en écoconception. En première ligne, les développeurs. Et, pour l’occasion, quelques conseils à leur adresse, dont :

– Découpler le code métier du framework ou du langage pour faciliter les mises à jour

– Limiter les dépendances externes

– Favoriser la modularité pour n’installer que les fonctionnalités répondant aux besoins clients

En matière de performance économique, il s’agira avant tout d’analyser, lors de la phase d’achat, le coût du cycle de vie des logiciels et des matériels. On aura aussi soin de réaliser l’exercice sur un projet terminé, pour disposer d’éléments de comparaison interne. Tout en pondérant les bénéfices financiers des renouvellements de matériels (temps humain nécessaires, impact DEEE, bénéfices métier…).

Le Cigref ne s’avance pas à quantifier les effets potentiels des différentes mesures suggérées. Il rappelle toutefois l’existence de la loi de 2018 sur l’énergie et le climat. Laquelle engage les organisations à la neutralité carbone… à l’horizon 2050.

Photo d’illustration © putilov_denis – Adobe Stock