Omidyar d’eBay et Hoffman de LinkedIn lancent un fonds pour une IA éthique

Omidyar Network, Reid Hoffman et la Knight Foundation lancent un fonds de 27 millions de dollars dédié à l’éthique et à la gouvernance de l’intelligence artificielle.

Reid Hoffman, l’un des fondateurs du réseau professionnel LinkedIn, Omidyar Network, firme d’investissement philantrophique créée par Pierre Omidyar, le fondateur d’eBay, et la Fondation Knight lancent un nouveau fonds pour l’éthique et la gouvernance de l’intelligence artificielle (Ethics and Governance of Artificial Intelligence Fund). Il vise à soutenir des projets de R&D.

Le fonds est doté de 27 millions de dollars répartis comme ceci : Reid Hoffman et Omidyar Network ont apporté chacun 10 millions de dollars au fonds, la Fondation Knight (John S. and James L. Knight Foundation) a injecté 5 millions de dollars. D’autres parties sont impliquées : la Fondation William et Flora Hewlett, et le milliardaire Jim Pallotta, fondateur du Raptor Group, ont chacun engagé 1 million de dollars dans ce fonds. Avec leurs partenaires académiques, le MIT Media Lab et le Berkman Klein Center for Internet & Society de Harvard, ils vont former un conseil d’administration,  récompenser  des projets, et établir des passerelles entre l’informatique et les sciences sociales.

Éthique dès la conception

Le fonds cherche donc à ouvrir à différents acteurs les discussions portant sur les impacts humains de l’IA. Parmi les problématiques qui intéressent le fonds, figurent : la communication complexe, le design éthique, une IA juste et responsable, ou encore l’innovation au service de l’intérêt général.

« L’intelligence artificielle et les algorithmes complexes alimentés par les mégadonnées (Big Data) et l’apprentissage en profondeur (Deep Learning), changent rapidement la façon dont nous vivons et travaillons : les informations auxquelles nous accédons, les prêts auxquels nous pouvons prétendre et les emplois que nous effectuons », explique la Fondation Knight sur son site. Aux États-Unis, comme à l’international, « la recherche et le développement de l’IA doivent être façonnés par un large éventail de voix, pas seulement par des ingénieurs et des sociétés, mais aussi par des spécialistes des sciences sociales, des responsables éthiques, des philosophes, des leaders religieux, des économistes, des avocats et des décideurs politiques », ajoute l’organisation. L’utilisateur lambda de l’IA et le novice ne sont pas cités, à ce stade.

Minimiser les dommages

Pour Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn et partenaire de la société de capital-risque Greylock Partners, « il est urgent de veiller à ce que l’IA bénéficie à la société et minimise les dommages [potentiels] » sur l’humain. Il a ajouté que « la prise de décision de l’IA peut impacter de nombreux aspects de notre monde – éducation, transports, soins de santé, justice pénale, économie, mais [que] les données et le code derrière ces décisions peuvent être largement invisibles ». Il est donc temps, selon le capital-risqueur, de rendre ces informations plus accessibles, dans un souci d’intérêt général.

Lire aussi :

Intelligence artificielle et pensée humaine, à un algorithme près ?
Carnegie Mellon se penche (à son tour) sur l’éthique de l’IA
IA : le Cigref médite sur l’éthique et le business des algorithmes

crédit photo © Rrraum – shutterstock