Le plan de bataille d’Oracle pour séduire les développeurs

Via de multiples annonces de développement et d’intégration, Oracle gâte les développeurs et ouvre la création d’applications aux métiers.

Aussi intéressante soit-elle, une technologie peu ou non utilisée est appelée à disparaître. Pour parvenir à une adoption la plus large possible plusieurs possibilités : former les utilisateurs, utiliser des technologies déjà répandues ou prometteuses, ou simplifier au maximum les tâches répétitives ou sans réelle valeur ajoutée. Souhaitant que son Cloud soit utilisé par les développeurs et ses partenaires, Oracle joue sur les trois tableaux.

Oracle veut couvrir toute la chaine Devops
Oracle veut couvrir toute la chaine Devops

Devops et containers au menu

Que seraient toutes les nouvelles possibilités Cloud annoncées lors d’Oracle Open World 2015 sans les développeurs ?

Le propriétaire de Java, et animateur de l’un des plus importants écosystèmes de partenaires, en est bien conscient. C’est pourquoi son objectif consiste à proposer la meilleure plateforme de développement, avec une chaine devops complète et ouverte : 7 langages de programmation (Java, JavaScript, C, C++, Python, PHP, Node.js, C#, Ruby…), gestion des codes sources avec les projets open source Git et Subversion, les frameworks d’intégration continue Hudson (conçu chez Sun) et son fork Jenkins, la gestion du déploiement comme Chef ou Puppet vers des VM ou des catalogues de services.

Le nouveau Docker Container Service offre lui aussi le choix des outils et frameworks pour élaborer le container, l’intégration continue (Jenkins, Hudson) et le packaging (Kubernetes, Mesos et sous Docker Registry…), pour un déploiement vers tout cloud (Oracle ou non).

Thomas Kurian présente Oracle Integration Cloud Services
Thomas Kurian présente Oracle Integration Cloud Services

Mobilité et intégration ; simplicité et automatisation

A partir d’APIs exposées depuis des applications (sur mesure –Java ou .net, Oracle, ou SaaS divers), le Mobile Application Framework propose le développement d’applications mobiles Android et iOS avec de nombreuses fonctionnalités. La solution couvre toute la chaine : développement, déploiement et supervision/optimisation. Mobile Application Accelerator apporte aux analystes métier la possibilité de concevoir des applications mobiles résidentes via une interface navigateur web intuitive.

Plus largement, Application Builder Cloud Service offre la même possibilité aux utilisateurs métier pour publier des applications Web, en manipulant des workflows, événements, services, objets et schémas (depuis un catalogue de métadonnées et de services Rest prédéfinis)
Dans un monde hétérogène, combinant de surplus des solutions Cloud et sur site (Oracle ou non), l’éditeur se devait de proposer des moyens d’intégration simplifiés. Avec Integration cloud Services, le développeur peut router des transactions ou des informations entre applications (et leur apporter des transformations), et mettre en place des processus automatisés en langage Bpel (Business Process Execution Language). Un moteur de recommandations prodigue de judicieux conseils, et toute intégration peut être stockée et gérée sous forme d’API dans un catalogue pour supervision, ou réutilisation éventuelle. Oracle planifie même une marketplace ouverte aux partenaires.

L’internet des objets annoncé si prometteur ne pouvait échapper à cette déferlante d’annonces. En utilisant Internet of Things Cloud Service, le développeur peut se connecter à tout équipement générant des données, réaliser des analyses et prédictions, et intégrer le tout à des processus ou applications de l’entreprise en utilisant les nombreuses pré-intégrations avec le PaaS Oracle, les SaaS maison ou tiers, etc.

En automatisant au maximum les tâches fastidieuses (en laissant la possibilité d’intervenir), Oracle marque des points auprès des développeurs. Toutefois, si la création d’applications à portée de l’utilisateur incarne une tendance, elle ajoute aussi en complexité et en problématique de maîtrise applicative dans le système d’information. A moins, de limiter ces applications à de la consultation. Toutefois, les utilisateurs métier intéressés seront-ils d’accord? Et finalement, seront-ils si nombreux?

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Crédit Photo : Oracle