Atos-Bull, une réunion sans restructuration ?

Atos a dévoilé une offre publique d’achat sur Bull pour créer un géant européen du Cloud et générer des synergies de coûts. Si les marchés saluent ces perspectives, les syndicats s’inquiètent des répercussions sur l’emploi.

Éconduit par Steria, la société de services informatiques Atos vient de lancer une offre publique d’achat sur Bull pour créer un poids lourd européen du Cloud et de la cybersécurité (lire : Consolidation dans les SSII : Atos va racheter Bull). La SSII propose 4,90 euros par action pour acquérir le spécialiste français du calcul haute performance et des systèmes critiques. L’offre valorise Bull à 620 millions d’euros. L’impact de l’opération sur l’emploi reste à déterminer.

Accélération du plan « One Bull »

Selon ses promoteurs, la transaction devrait générer en 24 mois 80 millions d’euros de synergies de coûts, dont 50 millions d’euros via l’intégration des opérations internationales des deux sociétés et les réductions sur les achats et l’immobilier. 30 millions d’euros sont liés à l’accélération du plan « One Bull ».

Annoncé en janvier, ce plan d’économie prévoit le recentrage de l’activité de Bull sur le Big Data et le Cloud – Bull a fondé Numergy avec SFR et la Caisse des dépots –. Mais aussi la simplification de son organisation métier (data infrastructure et data management), ainsi que la réduction du nombre d’unités opérationnelles et le regroupement géographique autour de cinq clusters régionaux, au lieu d’une cinquantaine de filiales auparavant.

Les « départs transactionnels »

Si les marchés saluent ces perspectives – l’action Bull a bondi de 21% lundi matin et l’action Atos a gagné 4,6% –, les syndicats de salariés sont dans l’expectative. Par le passé, Bull a signalé que le plan « One Bull » ne devrait pas se traduire par des licenciements et expliqué que des « départs transactionnels » ont impacté ses résultats.

En 2013, Bull a généré un chiffre d’affaires de 1,26 milliard d’euros, soit une baisse de 1,8% à taux de change courants, pour un effectif supérieur à 9 000 collaborateurs, dont environ 5 600 en France. De son côté, Atos emploie près de 77 000 personnes dans 52 pays, dont environ 15 000 en France, pour un chiffre d’affaires annuel stable de 8,6 milliards d’euros.

Jusqu’ici, les directions d’Atos et de Bull ont assuré qu’il n’y aurait pas de plan social. Et Bull miserait en priorité sur la rotation du personnel, forte dans les métiers IT, et sur « la flexibilité de l’organisation et du temps de travail ».


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