OPA de Microsoft : Yahoo veut plus

Mais ne se dit pas opposé à un rachat

Après une longue période de flottement, les choses s’accélèrent à nouveau du côté de l’OPA de Microsoft sur Yahoo. Il y a quelques jours, Redmond a en effet lancé un ultimatum à Yahoo : ce dernier a désormais trois semaines pour répondre à son OPA hostile. Dans une lettre datée du 5 avril et adressée au conseil d’administration de Yahoo, Steve Ballmer estime qu‘ »il est temps » de négocier les derniers termes de l’offre.

Et d’ajouter : « Si nous n’avons pas conclu un accord d’ici trois semaines, nous serons obligés de prendre contact directement avec les actionnaires, voire engager avec eux l’ouverture d’une procédure pour faire élire un autre conseil d’administration ».

Cette offensive semble avoir fait bouger les lignes. Ce lundi, une source proche du dossier citée par Reuters révèle que Yahoo n’est pas opposé à une idée de rachat. Pour autant, le portail estime toujours que l’offre à 31 dollars l’action (44 milliards de dollars de valorisation) sous-évalue toujours fortement la société. Et va donc demander plus.

Yahoo a donc répondu ce lundi à la missive de Ballmer expliquant que contrairement à ses affirmations, son activité ne s’est pas détériorée. Ce qui justifie un rehaussement de l’offre. Dans ce courrier, le conseil d’administration de Yahoo! déclare‘ »être ouvert à l’idée d’une transaction avec Microsoft, à condition que le prix reconnaisse pleinement la valeur de Yahoo! sur une base indépendante et soit supérieur aux alternatives du groupe. »

Il faudra néanmoins attendre le 22 avril, soit quatre jours avant la fin de l’ultimatum fixé par Microsoft, pour vérifier si Yahoo est bel et bien en croissance. C’est à cette date que seront publiés les trimestriels du portail.

« Si les résultats du premier trimestre sont vraiment bons, pourront-ils changer la donne ? La réponse est oui, assurément. Mais il y a beaucoup d’éléments qui vont à l’encontre d’un tel scénario », explique un analyste cité par Reuters.

En attendant, la marge de manoeuvre de Yahoo reste limitée. Seule l’émergence d’un chevalier blanc pourrait permettre à la cible d’exiger plus. Mais les discussions avec Google, News Corp. ou encore Time Warner n’ont rien donné. Personne n’ose affronter frontalement Microsoft.

« Pourquoi Microsoft ferait une offre contre elle-même ? La société ne voit pas de raison d’enchérir face à elle-même », souligne une source travaillant pour la firme.