Tribune : à quoi et à qui peut servir l’Open data ?

Guilhem Duché - GFI Rennes

Responsable mobilité chez GFI Informatique, un spécialiste européen des logiciels et des services informatiques, Guilhem Duché signe cette tribune libre dans laquelle il revient sur le phénomène open data et son intérêt pour les responsables informatiques.

Dans cette tribune, Guilhem Duché, responsable mobilité Gfi Informatique Rennes, se penche sur le phénomène de l’open data, et ses implications pour les entreprises.

Le courant open data a fait beaucoup parler de lui ces derniers mois en France. Instance publique, entreprise privée ou simple citoyen, tout le monde peut à juste titre se sentir concerné. Ce courant milite pour la libération des données, autrement dit l’ouverture à tous des informations numériques. En effet, collectivités locales, sociétés ou bien encore associations regorgent de données anonymes : statistiques, études démographiques… diverses et variées, au potentiel encore largement inexploité.

Les raisons de cette non-exploitation sont diverses : apparente inutilité de la donnée, difficulté d’accès, complexité et coût d’utilisation, caractère supposé critique de la donnée… Mais quel intérêt y aurait-il à collecter des données et à en limiter l’usage, voire à ne pas les réutiliser du tout ? D’autant que cette collecte, bien souvent indispensable, a un coût. Pourquoi et comment le rentabiliser ?

L’open data pour les collectivités

En préambule, il faut souligner qu’en France, les instances publiques, états ou collectivités locales, sont les principaux acteurs du courant open data. Ils y trouvent en effet de nombreux avantages, et en favorisant la réutilisation des données ils deviennent vecteurs d’innovation : nouveaux modes de visualisation, nouveaux modes d’analyse, création de services autour des ces données…

Une des conséquences de cette innovation est un bénéfice d’image pour l’institution qui libère ses données. Au-delà de l’image d’institution innovante et technophile, c’est une véritable image d’ouverture et de transparence qui peut se dégager. Ces répercussions ont toujours un effet positif pour les citoyens. L’objectif ultime serait de réussir à mettre en œuvre une véritable collaboration entre services publics et citoyens, permettant ainsi l’amélioration des données et pourquoi pas, à terme, une amélioration des politiques publiques.

Enfin, il faut noter que les collectivités elles-mêmes sont les premières à profiter de l’ouverture des données. En effet, la nécessaire rationalisation de leur système d’information pour l’ouverture des données, ainsi que pour les processus de production et de maintenance de celles-ci, fluidifie et favorise les échanges entre services. En bref, l’administration devient plus performante sur la gestion de ses données.

L’open data pour les particuliers

Pour le grand public, l’open data présente aussi plusieurs avantages. Le plus visible vient de l’émergence de services innovants. Comme nous avons pu le voir dans le cadre de nombreuses démarches d’ouvertures, les données relatives aux transports en commun par exemple ont suscité la création de nombreuses plateformes de consultation de ces données. Qu’elles soient sur des interfaces web ou mobiles, celles-ci rendent de nombreux services aux citoyens.

Au-delà de ce type d’applications, apparaissent aussi de nouvelles formes de visualisations qui permettent aux citoyens et aux journalistes de mieux appréhender les données ouvertes. On peut citer le site San Francisco Crime Spotting qui propose une carte présentant les lieux de vandalismes ou de scènes de violences en se basant sur les dernières données ouvertes par la police locale. Un autre site permet de visualiser la répartition du budget de l’état en fonction des ministères de manière bien plus conviviale qu’avec des lignes de chiffres : https://voila-le-travail.data-projet.com/budget2012. Ces services et bien d’autres sont des sources d’informations plus faciles d’accès, ils ouvrent la voie à des activités de data journalisme et participent à l’enrichissement du débat public.