Open source d’entreprise : d’abord une affaire d’infrastructure ?

La modernisation d’infrastructure demeure, dans les statistiques de Red Hat, le principal usage de l’open source d’entreprise. Les bénéfices et les barrières perçus évoluent.

L’open source, plus sécurisé que les logiciels propriétaires pour 87 % des décideurs IT ? C’est ce qui ressort d’une enquête qu’a commissionnée Red Hat.

Le pourcentage peut sembler élevé. Il s’explique par le fait que la filiale d’IBM a limité son analyse à l’open source d’entreprise. Dans cette catégorie, elle range les produits caractérisés, entre autres, par des cycles de vie prévisibles, des programmes de certification, des accords de niveau de service et d’assistance, une prise en charge par une équipe de sécurité ou encore la capacité à supporter des milliers d’utilisateurs simultanément.

Le rapport que publie Red Hat se fonde sur des entretiens avec 1250 décideurs IT. Dont 450 en EMEA (Allemagne, Royaume-Uni et Émirats arabes unis). Il fait suite à deux enquêtes similaires menées en 2019 et 2020, auprès d’un échantillon un peu plus restreint (950 individus).

En 2019, la modernisation de l’infrastructure apparaissait comme le premier poste d’usage de l’open source d’entreprise. 53 % des répondants le mentionnaient en l’occurrence. C’était toujours le cas en 2020 (60 %)… et ça le reste en 2021 (64 %).
Le développement d’applications suit la même dynamique, sur des taux un peu moins élevés : 43 % en 2019, 53 % en 2020 et 54 % en 2021.

Quelles technologies l’open source d’entreprise vient-il alimenter ? Le réseau est le plus cité (54 %), devant les bases de données (53 %) et la sécurité (52 %). Cette dernière s’était positionnée au premier rang en 2020 (52 %). Elle devançait la gestion cloud (51 %), les bases de données (49 %) et le big data (47 %). En 2019, le développement web arrivait en tête (45 %).

Open source : la priorité n’est plus au TCO

Pour la première fois, on a droit à des statistiques sur l’usage effectif – et non seulement prospectif – des conteneurs. Lorsqu’on leur demande ce qui décrit le mieux leur niveau d’adoption, 47 % des décideurs affirment que leur organisation est en phase de prod. La proportion se révèle plus importante dans les secteurs des télécoms (62 %) et de la finance (idem).

adoption conteneurs Red Hat open source

Qu’en est-il sur la question des bénéfices de l’open source d’entreprise ? En 2019, les décideurs avaient cité en premier lieu l’optimisation du TCO (33 %). Celle-ci avait glissé au deuxième rang en 2020 (30 %). Elle se trouve désormais au sixième, devancée notamment par la qualité logicielle (35 % ; +9 points en deux ans), la capacité à accéder aux dernières innovations (33 % ; +6 points) et la sécurité (30 % ; +1 point).

Concernant les barrières de l’open source d’entreprise, les décideurs citent d’abord le niveau de support (42 %). Suivent la compatibilité (38 %), la sécurité du code (35 %) et le manque de compétences en interne (35 %). Les réponses étaient comparables en 2019 et en 2020, avec une inquiétude un peu moins marquée eu égard au support. D’après Red Hat, ce dernier point ne tient pas tant à l’open source d’entreprise qu’à l’inclusion de briques issues de projets communautaires.

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