Open Source : entre la SFC et GitHub, le torchon brûle

IBM libère le code source de sa suite bureautique Symphony

L’entrée en phase commerciale de Copilot ne passe pas. La Software Freedom Conservancy (SFC) a déclaré ne plus utiliser GitHub pour héberger de projets.

La Software Freedom Conservancy (SFC), organisation à but non lucratif fondée à New York en 2006 pour défendre et promouvoir les logiciels libres et open source (FOSS), tourne le dos à la plateforme de code partagé GitHub.

Denver Gingerich et Bradley Kuhn, respectivement ingénieur conformité licences et policy fellow de la SFC, l’expliquent dans un billet de blog du 30 juin 2022, repéré par The Register.

La SFC indique que GitHub a joué ces dix dernières années un rôle majeur dans le développement FOSS en proposant une interface et des fonctionnalités sociales autour de Git, logiciel libre de contrôle de version, décentralisé et largement utilisé.

Ce faisant, affirment-ils, la société détenue depuis 2018 par Microsoft a convaincu les développeurs FOSS de contribuer au développement d’un service propriétaire qui exploite les logiciels libres et dont GitHub tire profit.

La promotion par GitHub de son IA Copilot a l’effet d’une goutte d’eau qui ferait déborder le vase.

Copilot fait débat

La Software Freedom Conservancy, comme la Free Software Foundation (FSF) et d’autres, redoute la réutilisation de code source au mépris des licences libres. La SFC dit avoir communiqué ses préoccupations à Microsoft dès le lancement par GitHub de l’intelligence artificielle Copilot en phase bêta il y a un an.

La récente entrée en phase commerciale de cet outil de complétion de code reposant sur un modèle d’apprentissage automatique, a exacerbé les tensions entre écosystèmes.

« Lancer un produit à but lucratif qui manque de respect à la communauté FOSS comme le fait Copilot rend tout simplement trop lourd le poids du mauvais comportement de GitHub », a indiqué la SFC. Dans ce contexte, l’organisation a décidé de « mettre un terme à toutes [ses] propres utilisations de GitHub » et a annoncé « un plan à long terme pour aider les projets de logiciels libres à migrer loin de GitHub », ont déclaré Denver Gingerich et Bradley Kuhn.

Quelles alternatives après GitHub ?

La Software Freedom Conservancy utilise principalement des référentiels Git auto-hébergés, ont précisé MM. Gingerich et Kuhn. Touefois, la SFC s’est appuyée sur GitHub pour certains dépôts spécifiques.

« Bien que nous n’obligions pas nos projets membres existants à migrer pour le moment, nous n’accepterons plus de nouveaux projets membres sans plan à long terme pour migrer hors de GitHub », ont-ils précisé. « Nous fournirons des ressources pour soutenir tous [ceux] qui choisissent de migrer, et les aiderons autant que possible. »

La SFC n’utilisera donc plus GitHub pour héberger le code de projets membres et exhorte d’autres développeurs à faire de même. L’organisation a d’ailleurs ajouté une section « GiveUpGitHub » (abandonner GitHub) sur son site web. Et ce pour aider sa communauté FOSS à tourner la page et à opter pour des alternatives, même imparfaites.

« Nous ne pensons pas qu’Amazon, Atlassian, GitLab ou tout autre hébergeur à but lucratif soient des acteurs parfaits. Cependant, une comparaison relative du comportement de GitHub avec ceux de ses pairs montre que le comportement de GitHub est bien pire », considère la SFC.

(crédit photo © Adobe Stock)