OpenStack s’impose comme la voie royale pour le IaaS

L’OpenStack Summit, qui se tient actuellement à Austin (Texas), rencontre un succès plus qu’honorable, avec plus de 7500 participants. Et les plus grands noms de l’informatique semblent plébisciter ces technologies.

Sous licence Apache 2.0, le projet Open Source IaaS (Infrastructure as a service) OpenStack facilite et automatise la création et la gestion de ressources virtuelles en grand nombre dans un datacenter : compute (puissance de calcul), stockage et réseau. En quelque sorte, “un système d’exploitation pour datacenter”, avec pour objectif de favoriser l’interopérabilité entre services cloud.

Une référence plébiscitée pour une rupture en douceur

Jonathan Bryce
Jonathan Bryce

« La 13eme version d’OpenStack, baptisée Mitaka [voir notre article), est le fruit d’une contribution toujours plus assidue de plus de 3000 développeurs de 345 entreprises du monde entier,» s’enthousiasme Jonathan Bryce, directeur exécutif de la Fondation OpenStack. «En six ans, OpenStack s’est imposé comme leader du cloud computing favorisant le déploiement de clouds publics et privés, plus évolutifs, plus faciles à administrer, et contribuant à une meilleure expérience utilisateur.»

Le succès croissant d’OpenStack s’appuie désormais non seulement sur de larges communautés de développeurs issues d’entreprises de toutes tailles, mais aussi sur un écosystème commercial solide. Ainsi, on croise dans les conférences et sur les stands des ténors comme AT&T, China Mobile, IBM, EMC, Intel, Oracle, SAP, Verizon, ComCast, RedHat, Rackspace, Mirantis, Volkswagen (notre article) ou encore le Français OVH. Si certains éditeurs avaient déjà misé sur OpenStack plus ou moins timidement, leurs clients les y ont plus que jamais encouragés, face à leurs besoins de coordinations et de maîtrise d’environnements informatiques de plus en plus dynamiques et évolutifs.

« La moitié des 100 premières entreprises américaines (Fortune 100) ont installé de l’OpenStack. Par ailleurs, nous avons dépassé le stade de l’expérimentation, puisque 65% des entreprises l’utilisant l’ont déployée en production. Soit une hausse de 33% en un an. Une preuve supplémentaire qu’OpenStack incarne bien la rupture née avec les nouvelles technologies,» assure Jonathan Bryce, qui s’empresse d’ajouter: «Tout en favorisant la cohabitation avec les applications déjà présentes dans l’entreprise. Il est primordial qu’OpenStack puisse supporter à la fois les applications traditionnelles et celles nées dans le cloud. Les grandes entreprises ne peuvent pas se permettre d’arrêter les applications existantes ou de les décomposer en micro-services en un jour.»

La voie royale pour passer aux applications de l’ère digitale?

Donna Scott
Donna Scott

Aux côtés des très nombreuses entreprises, on remarque avec étonnement la présence du cabinet d’études Gartner, longtemps sceptique sur OpenStack, et qui semble désormais en devenir le chantre, ou presque.

Donna Scott, VP distinguished analyst chez Gartner, explique: «L’approche bimodale pour les applications d’entreprises traduit la coexistence de deux modes de travail. Les applications en mode 1 – critiques et transactionnelles- mettent l’accent sur la sécurité et la précision, tandis que celles du mode 2 sont nées dans le cloud et acceptent l’instabilité. Avec le temps, les applications traditionnelles devront être réadaptées pour le cloud.»

Pour le cabinet d’études, si les applications de nouvelle génération (DevOps, automatisation et réutilisation) favorisent l’innovation, elles nécessitent de maintenir un lien avec les applications transactionnelles pour, ensemble, apporter une valeur différenciatrice à l’entreprise. Au moins dans un premier temps.

Outre le nécessaire investissement sur le bimodal, l’analyste ajoute même parmi ses quelques recommandations: «Commencez votre initiative OpenStack en mode 2, et embraquez-y par la suite les applications en mode 1.» Après tout, tout est question de rythme et de maturité.

Un socle IaaS robuste et stratégique

Dans des systèmes d’information qui deviennent de plus hétérogènes, viennent s’ajouter encore de nouvelles technologies, d’autres approches, ainsi que d’autres types d’applications…
«Avec OpenStack, l’entreprise dispose d’une arme stratégique,» interpelle Jonathan Bryce. «Dans notre dernière étude semestrielle d’avril dernier (téléchargeable ici), 97% des utilisateurs mentionnent parmi les principales raisons d’adoption d’OpenStack : la standardisation sur la même plateforme et des API qui animent un réseau global de clouds publics et privés.»
Plateforme standard pour gérer les trois composantes matériels virtualisées (compute, stockage et réseau), OpenStack permet justement aux applications de s’exécuter dans un environnement stable, de stocker de l’information et de déplacer des données. Aurait-on dépassé le stade de l’incertitude et de l’instabilité?

Pour conclure une matinée bien remplie, le directeur exécutif tient à souligner: «OpenStack n’est concurrent ni de Chef, ni de Puppet, ni de Dokers ou encore de Kubernetes. Il orchestre les composants au niveau de du IaaS pour permettre à toutes ces applications d’interagir.»

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Crédit Photo : OpenStack