Oracle dément avoir racheté Sun pour poursuivre Google

Dans le procès qui l’oppose à Google à propos de l’utilisation de Java dans Android, Oracle réfute l’argument selon lequel Sun a été racheté dans le seul but d’attaquer la firme de Mountain View.

Oracle a démenti lundi, lors d’une nouvelle audience, avoir racheté Sun Microsystems dans le seul but de poursuivre en justice la firme de Mountain View. Et tenter d’obtenir 9,3 milliards de dommages et intérêts, soit plus que les 7,4 milliards déboursés pour acquérir Sun en 2010.

Selon une journaliste de Motherboard présente lors de l’audience, l’actuelle CEO d’Oracle, Safra Catz, a indiqué que le rachat a été réalisé pour éviter qu’un groupe comme IBM ne prenne le contrôle de Sun, et dispose ainsi d’un avantage concurrentiel certain sur Oracle. L’éditeur de logiciels et bases de données utilisant Java dans de nombreux produits, voulait peut-être éviter de rendre des comptes à un rival, mais en demander à d’autres, une fois l’acquisition opérée par ses soins… Selon Oracle, les échanges passés entre Google et Jonathan Schwartz (qui fut CEO de Sun de 2006 à 2010) suggèrent que Sun a lui-même tenté d’obtenir une contrepartie financière pour l’utilisation de Java par Google.

L’arroseur arrosé ?

C’est ainsi qu’à la suite du rachat de Sun (Java était l’un de ses projets), Oracle a porté plainte, en août 2010, contre Google. Ce dernier a depuis été reconnu coupable d’utiliser sans contrepartie des API Java soumises au régime du copyright dans son OS mobile (Android). Le nouveau procès déterminera si Google a fait preuve ou non d’une « utilisation équitable » (fair use) de l’actif incriminé.

Si l’utilisation équitable est reconnue, Google peut échapper à la sanction financière. En revanche, si l’utilisation abusive est validée, il risque des milliards de dollars de dommages… Google a des soutiens. Pour l’écosystème Open Source, par exemple, si le propriétaire d’une API (Oracle dans le cas présent) peut s’appuyer sur le copyright, il obtient l’équivalent d’un droit de veto sur tout développeur voulant créer un programme compatible. C’est un frein à l’innovation, selon eux.

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