Oracle présente la première version de Solaris développée en interne

Fuyez les annonces officielles. Solaris 11 apporte plusieurs avantages, mais qui demeurent au second plan dans la communication d’Oracle. Dommage.

L’événement aurait pu être de taille. Il est en effet rare qu’une version majeure du système d’exploitation Solaris soit lancée. Solaris 11 est même la première mouture de l’OS à être signée Oracle. Malheureusement, le marketing est passé par là, le ridicule éclipsant alors les réelles qualités de cet OS.

Le message : Solaris est l’ami du cloud computing

La communication d’Oracle a en effet été axée sur l’aspect cloud de Solaris 11. L’OS est sécurisé, performant et dispose d’un système de fichiers très avancé. Il se veut également un champion de la virtualisation, avec une surcharge système 15 fois moins importante que celle imposée par des hyperviseurs comme celui de VMware.

Stop ! Comparer un hyperviseur (qui forme une couche d’abstraction complète) avec ce qui n’est autre que des conteneurs Solaris (bien plus légers), voilà qui n’est guère sérieux. Ceci est d’autant plus vrai que si un hyperviseur est effectivement plus lourd que des conteneurs, la charge qu’il induit sur le serveur est aujourd’hui quasi négligeable.

La firme n’hésite également pas à affirmer que Solaris 11 est le premier OS cloud du marché. À Là encore, c’est aller un peu vite en besogne, Joyent ayant lancé son OS cloud, SmartOS, en août dernier.

La réalité : Solaris 11 est le moteur du SPARC T4

Il faut se rendre à l’évidence : Solaris 11 ne présente que peu de nouveautés par rapport à sa mouture Express, présentée fin 2010 (par extension, il ne présente que peu de nouveautés par rapport à Solaris 10).

La véritable avancée apportée par Solaris 11 est que cette offre est compatible et optimisée pour les nouvelles machines SPARC T4 d’Oracle, des serveurs très puissants qui ont été lancés en septembre dernier.

De plus, Solaris 11 propose un excellent support des technologies d’Oracle (bases de données, plate-forme Java, applications métier, etc.). Il permet donc de concrétiser un peu plus la vision de la firme, qui consiste à proposer des solutions tout intégrées. Un élément très important pour les entreprises.

Un rachat définitivement dur à avaler

En 2010, Oracle avait promis de renforcer la R&D autour des produits de feu Sun. Avec le recul, il est très difficile de voir les résultats de ces efforts.

Java a été au cœur des attentions de la firme, cela est évident. En dehors de ce produit, la situation est bien moins enthousiasmante. OpenOffice.org ? Abandonné. VirtualBox ? À l’arrêt (ou presque). MySQL ? Des nouveautés, certes, mais rien de plus que ce qui était en préparation depuis des années. Solaris ? Même constat… malheureusement.

Il serait prématuré de jeter la pierre à Oracle pour ces différents couacs, qui pourront être rattrapés par la suite. Ces problèmes démontrent toutefois que même pour un géant, le rachat d’une société de la taille de Sun Microsystems peut se révéler difficile à digérer.