Oracle vise 20% du marché de la Business Intelligence en France

Le géant du logiciel veut conduire au pas de charge la fusion entre ses lignes de produits, d’origines diverses. Le volet décisionnel en est d’autant plus stratégique

Le 14 mars dernier, Yves de Talhouët, p-dg d’Oracle France, nous déclarait: «

La bataille du décisionnel ne fait que commencer. Nous revenons en force sur ce terrain en misant fortement sur Business Analytics de Siebel qui vient avantageusement enrichir notre offre très intégrée ». Quelques jours après, la confirmation est là: Oracle a annoncé sa ‘suite’ Business Intelligence (cf. notre article du 24 mars dernier). Ce 27 mars, l’éditeur a apporté des précisions sur son positionnement et sur l’évolution de son offre. La « fusion » -du nom de la mise en cohérence des divers rachats (JD Edwards, PeopleSoft, Siebel…) pour bâtir une offre unifiée- a franchi une étape supplémentaire. Pour mieux comprendre, une analyse des trois offres s’impose: 1- Oracle BI Standard Edition One, qui vise le ‘mid-market’, est un pack contenant le SGBD Oracle 10g (intégrant son propre ETL -extraction et transformation des données), accompagné d’outils de requête et d’analyse et des éditions de tableaux de bord. Cette version ne sera disponible que fin juin 2006. Prix annoncé: moins de 25.000 dollars pour 50 utilisateurs ou par processeur (avec un maximum de deux). 2- La Standard Edition bénéficie d’un outil de requêtes plus évolué, du reporting et des fonctions analytiques (Siebel Analytics). En revanche, elle est destinée aux clients Oracle. De plus, les fonctions BI peuvent s’intégrer aux outils de Microsoft Office. Cette version peut se connecter sur le moteur Oracle OLAP. Elle est disponible pour 400 dollars par utilisateur « nommé », et 20.000 dollars par processeur. 3-L’Enterprise Edition est proposée à tous, quelle que soient la base de données ou les progiciels utilisés. Outre l’analyse relationnelle et OLAP, cette version très complète ajoute des tableaux de bord utilisables sur postes clients légers, des fonctions d’alerte en temps réel ou encore la mobilité permettant l’accès aux fonctions d’analyse par des utilisateurs déconnectés. Disponible dès aujourd’hui, cette solution est facturée 1.500 euros par utilisateur ou 75.000 euros par processeur. Par ailleurs, l’utilisation de la technologie Siebel ouvre la possibilité d’intégrer les applications analytiques sectorielles développées par l’ex-spécialiste de la gestion de la relation client pour la plupart liées aux fonctions et métiers proches du CRM. Conclusion (intermédiaire!): pas facile d’unifier une gamme surtout avec des modules décisionnels présents dans PeopleSoft, JD Edwards, Oracle et Siebel? Les ETL se côtoient sans forcément se parler et les référentiels cohabitent et s’ignorent. La ‘roadmap’ d’Oracle devrait à terme gommer ces clivages. Ainsi, mi 2006, d’importantes étapes devraient être franchies, comme la gestion native de la qualité des données et surtout un référentiel de meta-données unique de bout en bout. «Cela permettra par exemple de déployer des fonctions d’analyse d’impact ou de traçabilité. De plus, la productivité des développements sera sensiblement améliorée», souligne Patrick Lemartret, chef de produit Base de données chez Oracle. «Aujourd’hui, Oracle détient environ 6 à 7 % du marché de la Business Intelligence (hors applications et hors bases de données). Notre objectif en France est de parvenir à 20 % fin 2006 », lance Patrick Lemartret. L’ambition est là. Il reste à valider comment va progresser la ‘roadmap’ Oracle Fusion. Les développeurs ne seront pas au chômage de sitôt?