Bouygues Telecom se concerte avant le mariage avec Orange

A un jour de l’échéance, Bouygues réunit un conseil d’administration mercredi pour répondre à l’offre d’Orange pour le rachat de Bouygues Telecom.

Le week-end pascal a-t-il porté ses fruits ? Il aura dans tous les cas été studieux pour les protagonistes du dossier Orange-Bouygues. Les négociations sur le rachat de Bouygues Telecom par Orange se sont poursuivies tout au long du week-end prolongé. Mais, si « rien n’est encore joué », assure l’un des dirigeants des quatre opérateurs impliqués selon Les Echos, elles pourraient avoir abouti à un compromis prometteur. Toujours selon le quotidien économique, Bouygues a décidé de convoquer un conseil d’administration demain, mercredi 30 mars, en amont de l’Assemblée générale des actionnaires qui se tiendra le 21 avril prochain.

Cette réunion devra probablement valider la décision de vendre la filiale télécom du groupe de BTP à Orange. Ce qui laisse à penser qu’une issue positive a été trouvée au terme des discussions engagées depuis des mois, le 5 janvier 2016 officiellement. Rappelons que Bouygues ne souhaite pas poursuivre les négociations au-delà de jeudi 31 mars prochain. A cette date, le groupe de Martin Bouygues devrait donc dire si, oui ou non, il accepte l’offre de rachat d’Orange. Si c’est bien le cas, l’opérateur historique devra revendre une partie des actifs de son acquisition afin d’éviter de constituer une position trop dominante sur le marché aux yeux de l’Autorité de la concurrence qui, au pire, annulerait l’opération, au mieux, imposerait des conditions contraignantes pour les opérateurs.

2000 salariés Bouygues chez Free

Officiellement, rien n’a filtré de cette répartition. Selon Stéphane Richard, PDG d’Orange, et Xavier Niel, celui d’Iliad, les protagonistes étaient, il y a quelques jours, « à peu près d’accords » sur les grandes masses de cette répartition. Laquelle aurait quelque peu évolué. Toujours selon Les Echos, SFR (Numericable-SFR) rachèterait des clients mobiles, fixes mais aussi Entreprises ainsi que des fréquences. Le tout pour 4 milliards d’euros. Free récupérerait des clients fixes, une part du réseau de Bouygues Telecom, des fréquences et des boutiques, pour 2 milliards. Enfin, Orange conserverait également des clients fixes.

Ce partage des actifs entrainera également une répartition des quelque 7 500 salariés de Bouygues Telecom. Il serait logique que, récupérant l’essentiel de l’infrastructure et des boutiques, Iliad/Free accueille la majeure partie des collaborateurs. Autour de 2000, selon le quotidien économique qui précise que le groupe de Xavier Niel chercherait à réduire ce nombre. Environ 1 000 à 1 500 salariés partiraient chez SFR. L’autre moitié de la masse salariale resterait chez Orange.

SFR, grand gagnant de l’opération

Au final, si ces informations se confirment, l’acquéreur Orange sera celui qui récupérera le moins d’actifs alors qu’il pourrait y investir 6 milliards d’euros. A l’inverse, SFR pourrait être le premier bénéficiaire (après Bouygues). Sachant qu’il avait proposé de racheter Bouygues Telecom en juin dernier pour 10 milliards d’euros, le groupe de Patrick Drahi ferait plutôt une bonne affaire en limitant la dépense à 4 milliards. De son côté, si Free met la main sur une infrastructure qui l’aidera a rapidement étoffer son réseau mobile et sur les fréquences 4G 800 MHz absentes de son catalogue, il se verrait imposer une partie des boutiques et salariés qui ne l’intéressaient pas nécessairement.

Il restera également à vérifier que le gouvernement accepte de céder une part de sa participation afin de laisser entrer le groupe de BTP au capital d’Orange. Martin Bouygues souhaitait entre 10% et 15% des parts. Un compromis aurait été trouvé autour de 12%, selon BFM TV. L’Etat, actionnaire principal d’Orange avec 23% du capital, refuserait de descendre sous les 20% afin de conserver une minorité de blocage. Tout dépendra également de la valeur attribuée à Orange. Celle du cours actuel ou la valeur moyenne des derniers mois ? La différence pourrait jouer significativement dans la vente de l’action à Bouygues dont dépendra sa part dans le capital de l’opérateur historique.


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