Orange Cinéma Séries vise 100.000 abonnés

Avec cette nouvelle offre, l’opérateur poursuit son offensive dans les contenus

L’opposition frontale face à une autre chaine à péage, Canal+, prend ici un nouveau tournant. L’été dernier, lors du lancement de son offre satellite, Orange avait déjà du faire face à une vague de critiques face à son nouveau statut. La filiale de Vivendi et Free dénonçaient surtout l’impossibilité pour eux de diffuser les contenus proposés par leur concurrent. L’acquisition des droits du football pour 668 millions d’euros et le lancement d’une chaîne consacrée au ballon rond avait également favorisé la naissance d’un courant très hostile face à un opérateur qui débarquait sur un terrain détenu de longue date (et de haute lutte après le rachat de TPS) par Canal+.

Cette nouvelle offre constitue une menace supplémentaire pour la chaîne cryptée. Elle pourrait permettre à Orange d’accélérer sensiblement ses recrutements. Malgré ses dénégations (« Non, nous ne faisons pas de TV, nous ne sommes pas un concurrent de Canal+ », assure Xavier Couture, patron des contenus d’Orange), l’opérateur constitue brique par brique une solide offre de contenu à même de constituer une alternative crédible face à son principal concurrent. Tout y est : les contenus exclusifs, le football, les chaînes classiques…

Par ailleurs, Avec cette offre, Orange, qui distribue aussi CanalSat, ne sera plus dépendant d’une offre issue d’un groupe qui est contrôlé par son principal concurrent… Vivendi qui est l’actionnaire majoritaire Canal+ mais aussi de SFR qui a pris le contrôle de Neuf Cegetel…

Evidemment, chez Vivendi, on commence à s’agacer. « Je souhaiterais d’abord que France Télécom assume clairement sa stratégie et appelle un chat un chat. Le groupe va dépenser chaque année dans les contenus des sommes comparables au coût de grille total de M6, tout en s’abritant derrière des discours faussement modestes. France Télécom a dit et répété ne pas vouloir devenir un éditeur de contenus, ne pas vouloir diffuser de matchs de foot en direct… Maintenant, on nous explique qu’il s’agit de dépenses « microscopiques », d’une légère réallocation de dépenses commerciales ! La réalité, c’est que France Télécom devient un groupe de télévision. Il doit accepter que les règles du jeu soient les mêmes pour tous », a ainsi déclaréJean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi.

L’Arcep très critique sur les contenus

D’ailleurs, cette nouvelle orientation forte d’Orange vers les contenus (et non plus seulement dans les tuyaux) commence à faire grincer les dents du régulateur. Le gendarme des télécoms s’est montré très critique face à la politique mené par Orange et Canal+ dans ce domaine. Pour le régulateur, le maintient de l’exclusivité de certain contenus par un seul acteur et pour son propre bénéfice est dommageable. Cette remarque s’adresse autant à Canal+ qu’à Orange et le problème quant à lui reste identique.

Rappelons que Free et Canal+ demandent depuis des mois à avoir accès aux contenus d’Orange (Foot et bouquet satellite). Orange de son côté réclament un accès aux contenus de Canal+.

Pour l’Arcep, « l’objectif final est d’assurer que les clients finaux de chaque opérateur puissent accéder à l’essentiel des contenus et services. Cela suppose à la fois l’interdiction aux gros opérateurs de réseaux d’intervenir activement dans le secteur des contenus et l’obligation aux gros assembleurs de contenus d’offrir un accès ouvert et égal à tous les opérateurs de réseaux ».

Le régulateur souhaite appelle des ses vœux une harmonisation européenne dans ce domaine. Un voeux pieu ?