Orange Sport : SFR se pourvoit en Cassation

L’opérateur de téléphonie SFR presse le pas. Au motif qu’Orange puisse commercialiser sa chaîne de télévision Orange Sport à ses seuls abonnés, SFR se pourvoit devant la Cour de Cassation.

Après la décision de la cour d’appel de Paris autorisant à nouveau Orange à commercialiser sa chaîne de télévision Orange Sport, SFR contre-attaque.

Selon l’agence de presse Reuters, le p-dg de SFR lance : « Ce n’est pas fini. Nous avons décidé de nous pourvoir en cassation. Nous continuons à croire qu’il est dans l’intérêt du consommateur que chaque opérateur puisse distribuer tous les contenus« . Un tacle appuyé contre la position d’Orange .

Orange, qui avait remporté une manche dans la bataille qui l’oppose à Free (Iliad) et SFR (Vivendi) qui avaient porté plainte pour contester la stratégie d’exclusivité mise en œuvre par France Télécom, se trouve une fois encore dans la position de l’accusé. L’opérateur historique avait investi plus de 203 millions d’euros pour obtenir trois lots des droits audiovisuels de la Ligue 1 de football jusqu’en 2012. Contenus accessibles uniquement par l’offre ADSL d’Orange Sport, donc.

Lancée en 2008, l ‘offre compte aujourd’hui environ 112.000 abonnés. Au prix de six euros par mois, la chaîne diffuse des matchs de la Ligue 1 de football, en particulier celui du samedi soir.

Même si, de son côté Free n’a pour l’instant pas communiqué sur son souhait de poursuivre lui aussi les débats devant la haute juridiction judiciaire, nul doute que cette fois encore les débats et échanges verbaux risquent d’être de haut-vol. Maxime Lombardini, le directeur général de Free avait, il y a trois mois, évoqué la société Orange comme : « un multirécidiviste des restrictions de concurrence: il s’est fait taper sur les doigts en ce qui concerne l’iPhone, la condamnation sur l’entente dans le mobile vient d’être confirmée« .

Des propos qui ont été mal reçus et qui contribuent à envenimer le débat. De son côté, le président de France Télécom Didier Lombard avait communiqué sa position sur l’épineuse question en estimant que « si l’exclusivité disparaissait, c’est un modèle qui explose, pour les créateurs de contenus, du football et du cinéma que nous contribuons à financer mais aussi pour nos concurrents. Car, à partir du moment où une décision s’applique, elle s’applique à tout le monde. Au-delà de la polémique, l’exclusivité est un élément clef pour rentabiliser l’investissement dans l’innovation. Ce carburant de l’innovation est indispensable« .

Avant les débats devant le Conseil Constitutionnel, les échanges « amicaux » devraient encore une fois être musclés…