Outsourcing en offshore : le revers de la médaille

Il ne faut pas croire que l’externalisation offshore soit une voie forcément facile à emprunter pour réduire ses coûts informatiques

S’il faut en croire une récente enquête menée par Forrester Research sur les entreprises du sous-continent indien qui se ont spécialisées dans cette approche, des difficultés pointent pour certaines le bout de leur nez, en obligeant quelques unes à d’ailleurs déposer purement et simplement le bilan.

Car la loi des enchères inverses a elle aussi ses effets pervers. Lorsqu’on baisse trop les prix des prestations pour emporter le marché, on arrive à la situation décrite par Forrester, à savoir l’impossibilité d’assurer les prestations dans les délais impartis (quand ce n’est l’impossibilité totale d’assurer le travail !). C’est pourquoi Forrester recommande une extrême prudence face aux sociétés proposant des négociations en dessous des tarifs généralement acceptés (i.e. entre 24 et 30 $ de l’heure). Par ailleurs, demeure encore une question de taille (au propre comme au figuré) lorsqu’on décide d’employer l’externalisation délocalisée. En effet, la plupart des grands acteurs indiens de l’outsourcing cèdent les clients de petite envergure à des externaliseurs de second rang et se commissionnent sur ces derniers une fois le partenariat consolidé. Le risque est certes moindre, puisqu’en cas de défaillance du petit le grand reprend le contrat en l’état et s’en occupe. Mais ceci se traduit généralement par des problèmes de délais. Ceci dans le meilleur des cas. Désormais, si l’envergure du marché leur semble présenter peu d’intérêt, ils vous virent purement et simplement. Pourquoi un tel changement d’attitude ? Tout simplement parce qu’ici comme ailleurs la loi de Moore s’applique. Lorsqu’on connaît une croissance de quelque 40 % l’an on essaie obligatoirement d’améliorer le niveau de qualité des prestations pour survivre face à la concurrence, d’une augmentation des prix des prestations. Or c’est justement là où le bât blesse, car face à la multiplication du nombre d’entreprises, la loi de la concurrence empêche une telle augmentation. Bref, si vous prévoyez d’externaliser une partie de votre informatique à Hyderabad ou ailleurs, soyez extrêmement vigilent !