Ovum : Google Lively n’a pas vocation à concurrencer Second Life

Selon le cabinet d’études, les deux environnements virtuels servent des objectifs très différents

Le nouveau monde virtuel Lively de Google n’est pas un ‘Second Life killer’ et il ne devrait pas être jugé comme tel, estiment un analyste d’Ovum. Eden Zoller, analyste de ce cabinet, affirme en effet qu’il est « prématuré et simpliste » de comparer les deux environnements virtuels.

« Lively est un service gratuit à forte valeur ajoutée comportant des éléments de réseaux sociaux sous la forme de forums de discussion et de partage de vidéos et de photos, le tout dans le cadre sympathique d’un espace virtuel. Mais il est et demeure un environnement virtuel extrêmement simple », explique-t-il.

« Les animations se limitent à des mouvements de base et les espaces et avatars ne sont pas générés par l’utilisateur, mais choisis et personnalisés à partir d’un catalogue. Le principal concurrent est IMVU, et non Second Life. »

Lively n’est en aucun cas comparable à Second Life, précise l’analyste. Le service s’attache en réalité à introduire une nouvelle dimension aux réseaux sociaux existants tels que Facebook avec l’inclusion d’une interface simple, basée sur l’utilisation d’avatars.

« L’idée est de permettre aux membres de Lively d’associer directement leurs fils, listes de contacts et logins à leurs réseaux sociaux », explique-t-il. « C’est très intelligent, tout comme le fait de baser Lively sur le navigateur de façon à ce qu’il ne soit pas limité à un site spécifique, mais accessible ou intégré à d’autres sites. »

Cette approche n’est pas le fruit du hasard, estime Eden Zoller, puisqu’elle permet à Google de valoriser ses plate-formes Web existantes telles que YouTube et Picasa en leur permettant d’être intégrées directement à Lively, ajoutant ainsi une nouvelle dimension au partage de fichiers.

« Cela pourrait également l’ouvrir à de nouvelles opportunités publicitaires, en introduisant des produits dans un espace ou en diffusant des publicités vidéo sur une télévision virtuelle, par exemple », ajoute l’analyste.

Lively est encore à ses premiers stades de développement, ce qui laisse encore à Google le temps de peaufiner le produit et de corriger certains problèmes, en ce qui concerne notamment le contenu pornographique.

« Des espaces pornographiques ont déjà fait leur apparition. Or, notre expérience de Second Life nous a montré que les avatars pouvaient se montrer agressifs les uns envers les autres et qu’ils n’étaient pas toujours bien intentionnés », explique Eden Zoller.

« Cela peut devenir un véritable problème sachant que l’accès au service est ouvert à tous les utilisateurs âgés d’au moins 13 ans.Google devra également songer à améliorer les graphismes et les animations de son service Lively. Peu sophistiqués, ceux-ci pourraient s’avérer lassants une fois que l’attrait pour la nouveauté se sera essoufflé. »