P2P: 3 ans de prison pour les adeptes de ‘screeners’ aux USA

Les Etats-Unis renforcent encore la sévérité envers les pirates et notamment ceux qui mettent en ligne et partagent des films qui ne sont pas encore sortis en salles

Aux USA, le P2P devient une affaire d’Etat et les lobby du divertissement obtiennent à peu près ce qu’ils veulent de la part de l’administration Bush. Le président vient en effet de signer « The Family Entertainment and Copyright Act », une loi qui permet tout simplement de condamner à une peine maximum de 3 ans de prison ferme et à de lourdes amendes ceux qui mettent en ligne et partagent des films (mais aussi de la musique ou des applications) avant leurs sorties officielles.

Il est vrai que depuis quelques années, le phénomène tend à exploser. Les adeptes du P2P n’ont aucun mal à trouver sur les réseaux d’échanges des films qui ne sont pas encore sortis, et des versions appelées ‘screeners’ filmées lors de projections. Ces copies de travail sont le plus souvent issues directement des studios de cinéma. Grâce à la complicité de personnes travaillant dans ces studios, les films sont piratés et mis en ligne. Il s’agit aussi de petits malins qui enrigistrent des films lors d’avant-premières. Pour autant ce ne sont pas ces personnes qui sont visés par la loi. Mais encore une fois le simple internaute qui télécharge ou partage simplement ces fameux films en « avant-première ». La loi qui vient d’être signée permet des sanctions très sévères. Même trop. Son interprétation est en plus assez vague. Certaines associations indiquent qu’elle pourra être détournée en permettant de mettre en prison toutes les personnes qui possèdent un film, un logiciel ou un fichier de musique pirate partagé sur un réseau P2P, que le fichier partagé en question soit téléchargé ou non. Rappelons également que l’industrie américaine du cinéma ne s’est jamais aussi bien portée avec une fréquentation en constante hausse. L’acharnement américain paraît ainsi encore plus contestable. Une nouvelle campagne en France

Alors qu’il n’existe aucune plate-forme légale de téléchargement de films et que les entrées dans les salles obscures sont en hausse (+9% sur un an), l’Industrie se fend d’une campagne « Pirater nuit gravement à la santé du cinéma ». Initiée par le Bureau de Liaison des industries Cinématographiques, la campagne sera diffusée dans 5.300 salles. Objectif: sensibiliser les ‘pirates’ afin qu’il prennent conscience des risques imminents qui pèsent sur le cinéma à court terme si un coup d’arrêt n’est pas rapidement mis au téléchargement illégal.