P2P : la Suède s'emmêle les pinceaux

Le débat est animé entre d’un côté le gouvernement suédois qui veut renforcer sa législation anti-P2P, et de l’autre, le parti des Pirates qui lui est pour le partage libre et gratuit…

Tout commence par la publication d’un éditorial publié dans un titre local, The Local, et rédigé à deux mains par le ministre de la Justice et celui de la Culture.

Dans cet article, les deux ministres estiment qu’il est temps pour le gouvernement de prendre le taureau par les cornes. Pour ces deux hommes politiques, il s’agit de mettre en place une feuille de route afin de mettre un terme au piratage.

Ils souhaitent donc que le gouvernement vote une loi permettant aux FAI de fournir à la police les adresses IP des utilisateurs de ces réseaux de partage. Le P2P est légal dans ce pays de plus de 9 millions d’habitants. Mais cela pourrait bien ne pas durer.

Suite à la publication de cet édito, le parti des Pirates, le sérieux Swedish Pirate Party, a publié une réponse sur son site Web. Selon les partisans de l’échange de fichiers par le biais du P2P, cette demande du gouvernement est grave.

Ils estiment qu’il s’agit « d’une déclaration de guerre à l’encontre de la nouvelle génération d’électeurs. » Et d’une décision motivée par la pression incessante des majors américaines, de la RIAA et de la MPAA…

Le gouvernement suédois souhaite briser l’image de pays pro-P2P qui est en train de naître. Pour certains politiques suédois, il ne faut pas que le pays se transforme en un paradis pour pirates. Le gouvernement a d’ailleurs lancé un signe fort à la communauté des utilisateurs de P2P en lançant une procédure pénale à l’encontre du célèbre site de BitTorrent, The Pirate Bay.

Le débat qui secoue la Suède montre que le P2P est toujours d’actualité, mais surtout que cette technologie est encore très utilisée.

Enfin, notons que cette affaire intervient alors que le Parlement européen envisage de faire de l’IP une information personnelle. Une dérive assez inquiétante, car une adresse IP est très facile à usurper. Identifier une personne par rapport à l’adresse MAC (Media access control) de son équipement semble donc nettement plus fiable.