P2P : les USA adoptent la riposte graduée

Du rififi dans le nuage entre Amazon et Google

Preuve que le dispositif 100% répressif des Majors est un échec patent

Changement de braquet dans la lutte contre le piratage aux Etats-Unis. Après avoir appliqué sans distinction le principe des poursuites devant les Tribunaux, les Majors américaines du disque viennent d’opter pour la riposte graduée.

Comme en France, les internautes téléchargeurs recevront d’abord un avertissement par e-mail puis, en cas de récidive, leurs connexions internet seront provisoirement bridées voire coupées. Un accord en ce sens serait intervenu entre la RIAA (Recording Industry Association of America), qui réunit la plupart des Maisons de disques et certains FAI du pays. Les poursuites devant les tribunaux sont donc abandonnées.

L’Industrie du disque du pays reprend donc à son compte le système qui est en passe d’être adopté en France. Un dispositif qui tente d’associer prévention et répression même si cette dernière ne sera plus le fait de la justice. Car comme en France, l’Industrie du disque US se passera des juges pour demander d’avertir ou de sanctionner un internaute.

Ce changement d’orientation illustre surtout l’échec patent de la politique de la RIAA qui en cinq ans a engagé des poursuites judiciaires contre 35.000 internautes. Résultat : des procès ciblant les mauvaises personnes (des mères de familles, des morts, des grands-parents, une fillette de 13 ans…), des dossiers souvent sans preuves, une image très écornée des Majors auprès de ses consommateurs et surtout une absence totale de résultats puisque le téléchargement illégal n’a pas baissé.

Malgré ce virage à 180 degrés, la RIAA n’abandonnera pas ces vieilles habitudes. L’association indique en effet que les procédures en cours ne seront pas abandonnées et qu’elle se réserve le droit d’en entamer de nouvelles si la riposte graduée n’est pas assez dissuasive.

Il sera toujours aussi étonnant d’observer que le lobby du disque aux USA s’obstine sur le chemin de la répression au lieu de se pencher sur ses véritables problèmes : prix du disque, problèmes des DRM, interopérabilité, modèles économiques…