P2P: nouvelle vague de plaintes de la RIAA

L’association des maisons de disques US poursuit 744 internautes soupçonnés de télécharger illégalement de la musique

La très redoutée RIAA ne lâche pas l’affaire. L’association américaine de l’industrie du disque a annoncé mercredi le dépôt d’une nouvelle série de plaintes contre 744 personnes soupçonnées d’avoir piraté de la musique sur plusieurs sites P2P dont eDonkey, Limewire, Grokster et Kazaa. Ce qui porte à plus de 4.000 le nombre de plaintes déposées depuis le début de l’offensive il y a quelques mois.

La RIAA a déposé plainte contre 152 personnes identifiées comme fautives et ayant refusé de s’entendre à l’amiable avec elle pour éviter les poursuites, a-t-elle précisé dans un communiqué. Pour les quelque 600 autres pirates présumés, l’organisation a dû recourir à l’équivalent américain de la plainte contre X, visant des adresses IP (ou internet protocol, identifiant un ordinateur) et non des individus. Les plaintes ont été déposées dans une dizaine d’Etats à travers le pays, de la Californie à New York en passant par le Texas, le Colorado ou le Kentucky Cette nouvelle offensive intervient quelques jours après que différentes ‘Majors’ de l’Industrie se sont faites déboutées une deuxième fois par la justice californienne. Une cour d’appel a en effet estimé que les éditeurs des sites de P2P n’étaient pas responsables de l’utilisation frauduleuse de leurs plates-formes. La cour d’appel a rejeté les accusations en ce sens d’une trentaine de studios de cinéma et maisons de disques, et conclu que les logiciels incriminés ne sont finalement pas si différents de magnétoscopes ou des photocopieuses. Mais cela fait longtemps que les Majors préfèrent attaquer les internautes plutôt que les éditeurs. Une stratégie déplorable en terme d’image. Est-elle au moins efficace? Selon la RIAA, la reprise des ventes de disque aux Etats-Unis est le fruit de sa stratégie. Or, différentes études montrent que le P2P est toujours aussi massivement utilisé. D’ailleurs, en Grande-Bretagne, les ventes de CD retrouvent également des couleurs. Et aucun procès contre des internautes téléchargeurs n’a eu lieu. Il faut chercher les raisons de la reprise ailleurs, comme la baisse de prix sur une large gamme de disques et un certain renouvellement de la production.