P2P: nouvelles plaintes contre 762 internautes

Ce qui n’empêche pas le ‘peer-to-peer’ d’exploser et les ventes de disques de repartir fortement

La RIAA, la redoutable association des maisons de disque US, poursuit sa croisade aveugle contre les adeptes du ‘peer-to-peer’ (Kazaa, eDonkey…). 762 nouvelles plaintes ont été déposées portant à plus de 5.000 le nombre de procédures engagées.

L’association ne change pas de méthode. Les procès contre les éditeurs des plates-formes d’échange étant vains, tous les efforts (et ceux de leurs avocats) sont concentrés sur les utilisateurs, coupables de faire baisser les ventes de disques. « Nous voulons que les internautes puissent accéder à la musique, mais d’une manière qui dédommage tous ceux qui ont participé à la création de cette musique », a expliqué un communiqué signé de Cary Sherman, président de la RIAA. Pourtant cette stratégie du tout répressif (qui commence à être exporté en France -lire notre article-) montre ses limites. Critiquée par de nombreux artistes elle n’empêche pas l’essor du P2P. Selon le cabinet de recherche BigChampagne, quelques 6,8 millions d’internautes se sont connectés au réseaux P2P en septembre 2004, contre 4,3 millions en septembre 2003. « Un des grands mythes mis en avant par l’industrie du disque est que la bataille contre l’échange de fichiers est en train d’être gagnée… c’est tout simplement faux », explique Andrew Parker de CacheLogic. « C’est uniquement une question de déplacement. Les utilisateurs se contentent d’utiliser de nouveaux réseaux » comme BitTorrent ou encore eMule, a-t-il ajouté. Par ailleurs, les ventes de CD repartent à la hausse aux Etats-Unis. « Le plus important marché mondial pour le disque a enregistré une progression de 5% de ses ventes en volume au premier semestre 2004 et de 3,9% en valeur », précise l’IFPI, la Fédération internationale de l’industrie phonographique. Sur la même période, la croissance mondiale est de 1,7%. Ventes en hausse + P2P en essor: une equation qui doit gêner les Majors dont la stratégie apparaît moins légitime. Les responsables des difficultés du secteur sont donc certainement ailleurs…