PalmSource racheté par le japonais Access

Fin peu glorieuse pour un acteur majeur des logiciels pour PDA. PalmSource, spin-off logiciels du premier fabricant mondial d’ordinateurs de poche Palm, est racheté par son concurrent japonais Access

Access, éditeur de solutions de fourniture de contenu pour les opérateurs mobiles et d’accès Internet, côté à la Bourse de Tokyo, annonce le rachat de PalmSource.

35,9 milliards de yens, environ 324 millions de dollars, c’est la somme en ‘cash‘ qu’Access s’apprêterait à verser pour le rachat. A 10,09 dollars d’action à la clôture de Wall Street, l’offre du japonais à 18,50 dollars avait de quoi retenir l’attention de PalmSource: elle représente trois fois le chiffre d’affaires de l’éditeur. Les actionnaires vont profiter d’un bonus de 83% ! Depuis la séparation de Palm, premier fabricant mondial d’ordinateurs de poche, en deux entités, PalmOne sur le hardware et PalmSource sur le software, autant le premier s’efforce de résister face à la progression des PocketPC sous systèmes Microsoft et des Smartphones, autant à l’inverse le second souffre et a tardé à faire évoluer son modèle technologique vers Linux. PalmSource souffre depuis un an du désintérêt des industriels pour son système d’exploitation, à l’exemple de Sony qui a quitté le marché. Un phénomène accentué par le rétrécissement de la part de marché des environnements Palm OS. Pour Access, l’acquisition rentre dans une stratégie globale d’étendre ses activités dans les solutions de téléphonie mobile. Le groupe fait main-basse sur une perle (un système d’exploitation) qui manquait à sa collection. Pas moins de 20.000 applications de tous types tournent sous Palm OS. « L’acquisition de Palmsource devrait permettre à Access d’accroître son leadership sur les logiciels d’accès aux contenus en ligne et de navigation internet pour les terminaux nomades à l’échelle mondiale », s’est félicitée la société nippone.La combinaison de Palm OS avec les solutions d’Access pourrait créer un nouveau pôle sur ce marché très concurrentiel. Et le japonais d’acquérir ainsi un haut niveau d’expertise dans les systèmes d’exploitation pour plates-formes et des ressources de développement Linux pour mobiles, qu’il annonce clairement stratégiques pour les Etats-Unis, la Chine et? la France. Née en 1984, Acess a vu ses affaires prospérer à partir du milieu des années 1990, grâce notamment à Netfront, un navigateur internet destiné aux objets nomades, adopté par la plupart des géants de l’électronique nippons et les principaux opérateurs de téléphonie mobile (NTT DoCoMo, KDDI). Le succès rencontré au Japon s’est ensuite étendu au-delà des frontières de l’Archipel. Access compte parmi ses clients et partenaires étrangers Nokia, STMicroelectronics, France Telecom, Samsung ou encore Texas Instruments. « La famille PalmSource de produits logiciels, qui tourne sur plus de 39 millions d’appareils, et la communauté PalmSource d’environ 400.000 développeurs d’applications sur mobiles, fournissent une plate-forme logicielle d’envergure mondiale« , a déclaré Toru Arakawa, CEO d’Access. « En plus, la dernière acquisition du chinois MobileSoft par PalmSource, qui développe des technologies Linux nous fournit les fondations pour promouvoir des plates-formes pour périphériques mobiles basées sur Linux« . « En combinant la puissante plate-forme du navigateur NetFront d’Access et ses relations établies avec le système d’exploitation avancé de PalmSource, nos portefeuilles d’applications, interfaces utilisateurs et communautés de développeurs, nous allons être capables de créer une solution simple et flexible pour le marché des mobiles« . PalmSource: une stratégie opaque

Dans le marché hyper concurrentiels des systèmes d’exploitation pour terminaux mobiles, PalmSource paye le prix de ses tâtonnements. Face au déclin des PDA, l’éditeur a décié de se concentrer sur les smartphones et les PDA communicants, segments en plein essor. PalmSource avait annoncé en 2004 la version 6.1 de Cobalt, un système d’exploitation dédié à ces téléphones mobiles intelligents. Malgré de nombreux atouts, notamment dans la sécurité ou dans la messagerie avec l’intégration du service Blackberry, Cobalt 6 n’a convaincu quasiment aucun fabricant de mobiles. Sur le terrain des smartphones, c’est Symbian et Windows Mobile qui font la loi. Et les pertes de PalmSource s’accumulent. Dont acte. PalmSource préfère donc ne pas insister, malgré les investissements, et passe directement à la case Linux. Ce qui pourrait lui permettre de reprendre des parts de marché envolées. Ce passage à l’open-source n’est pas une nouveauté. Lors du dernier congrès 3GSM de Cannes, l’éditeur avait déjà préparé le terrain en disant tout le bien qu’il pensait du Pingouin et surtout en confirmant des acquisitions dans ce secteur. En décembre 2004, l’éditeur a annoncé le rachat de China MobilSoft Limited (CMS), acteur majeur des logiciels pour la téléphonie mobile en Chine développés sous Linux, en particulier avec sa filiale MobilSoft Technology.  »

C’est la prochaine étape de notre progression et un mouvement majeur pour l’industrie des téléphones mobiles » avait déclaré David Nagel, ancien CEO de PalmSource. « Nous projetons d’offrir la simplicité d’utilisation et la flexibilité de Palm OS à tous les téléphones mobiles« . Lors d’une téléconférence sur les résultats financiers du dernier trimestre, Patrick McVeigh, directeur général par intérim de l’éditeur, avait aussi été très clair. L’entreprise se concentrera désormais uniquement sur Linux. Mais le challenge s’est avéré difficile. Dépassé par Windows Mobile dans les PDA, PalmSource doit aussi combattre Microsoft dans les smartphones. Et la firme de Bill Gates avance vite! Quant à Symbian, consortium mené par Nokia, il continue la course en tête. Loin devant. Avec Access, qui mise également sur Linux et la Chine (pays stratégique pour PalmSource), la situation pourrait évoluer.