Paris on Rails : « On ne remplace pas le cerveau d'un 'bon' développeur ! »

A quelques jour de Paris on Rails 2007, nous avons rencontré ses organisateurs et évoqué la longue marche de la solution moderne et puissante de développement Web

Paris on Rails 2007 en avant première

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Vous organisez le second Paris on Rails. Quel accueil la France a-t-elle réservé à Rails ?

C’est la seule conférence francophone et accessible…

Il y a une communauté qui est grandissante, mais elle est moins importante et active que dans les pays anglo-saxons. C’est aussi que la France a la particularité d’être le pays le plus fort sur PHP.

Rails est une solution qui n’est pas encore vraiment aboutie pour les entreprises. Pourtant face à Java, PHP, et même Microsoft .NET – mais c’est plutôt une question de culture d’entreprise dans ce dernier cas ! – Rails est une vraie alternative, mais nous sommes encore en phase d’évangélisation.

Dans quels domaines Rails a-t-il commencé à s’imposer ?

Rails a été adopté pour énormément d’applications Web, en particulier les portails. Ce n’est pas pour rien non plus que Sun finance l’implémentation de Ruby au dessus de sa JVN Sun. Car si Java avec un langage extrêmement lourd, Ruby lui permet de bénéficier du meilleur des deux mondes, la richesse du back-end Java et la performance de Ruby.

Le projet majeur de 2008, c’est d’ailleurs JRuby, pour capitaliser sur le réalisé Java et bénéficier de la réactivité du framework Ruby.

Et dans les entreprises françaises ?

Quand nous avons débuté en 2005, nous avons rencontré des difficultés. Puis nous sommes passés par une période de grande curiosité, et ça a un peu changé. En l’absence de références, l’accueil a été plutôt frileux.

Traditionnellement dans l’entreprise, le changement est très mal accepté. Et qui va en prendre le risque ? En revanche, en phase de crise du développement applicatif, le changement s’impose, même sauvage ! Et puis il y a les start-ups qui capitalisent sur le fer de lance du Web 2.0.

Nous sommes encore en phase de veille. Rails est souvent adopté pour le prototypage, par des équipes commando. Aux Etats-Unis l’adoption est plus grande et plus large. En France, en revanche, il y a encore peu de ressources de compétences sur le marché. Pourtant nous avons des sponsors importants, IBM l’an passé, Sun cette année.

Vous avez cité Web 2. Est-ce que cela ne vous dessert pas ?

En effet, Web 2.0 est quelque peu galvaudé. Cela définit plutôt un nouveau type d’usage, avec plus de retour en matière d’acceptance du Web. La technologie est fortement liée à l’utilisation, avec Ajax et les pages dynamiques, pour approcher des usages de bureau.

Rails s’inscrit alors comme une brique applicative pour réaliser de nouvelles interfaces, mais sans écrire une ligne de JavaScript…

Comment voyez vous évoluer Rails ?

Je dirais ‘devenez adultes en matière de développement’ ! Il faut prendre du recul, s’élever au dessus des débats et arrêter de fourrager dans la tuyauterie ! Rails est également un outil de conceptualisation. Réfléchissez !

Rails reste une technologie, mais les problèmes spécifiques liés au développement, de qualification, de compétence et de gestion des équipes, subsistent. On ne remplace pas le cerveau d’un ‘bon’ développeur !

Paris on Rails 2007 Cité des sciences de La Villette 10 décembre 2007 https://paris.onrails.info/