Paris se passera de Microsoft, mais progressivement

La capitale ne reproduira pas l’exemple de Munich qui s’est totalement converti à Linux. Le basculement est évalué au maximum à 57 millions d’euros

Une « troisième voie ». Tel est le credo de la Ville de Paris qui a décidé de ne pas être 100% Linux ou 100% Microsoft. La capitale a donc opté pour une conversion progressive à la différence de Munich en Allemagne qui a basculé d’un coup dans « l’open-source ».

Paris réfléchit depuis plusieurs mois au renouvellement de son parc informatique de 17.000 postes. Une étude d’Unilog a été menée: ses conclusions ont été présentées ce mardi 12 octobre. L’impact économique d’une migration est certainement le point qui a retenu le plus l’attention. Car si Linux permet des économies à terme face à Microsoft, la migration coûte cher. Quatre scénarios ont été établis: une conversion des postes de travail et des logiciels, une conversion des logiciels seulement, une migration des services d’infrastructures et une migration des seules fonctions de gestion administrative. Il ressort que pour ces quatre scénarios, les surcoûts sont importants: de 0,2 million d’euros à 57 millions d’euros pour un basculement total en cinq ans. De quoi calmer les ardeurs « open-source » de la municipalité qui s’est donc résolue à une migration très progressive. Néanmoins, Paris cherche toujours à s’affranchir de Microsoft. Il s’agit pour la ville de « reconquérir une marge de manoeuvre, sortir d’une situation de dépendance vis à vis des éditeurs qui ont le monopole », explique François Dagnaud, adjoint au maire de Paris, chargé de l’administration générale. Du côté de Microsoft, on tente de rester serein tout en préparant une contre-attaque. En juin dernier, la firme avait proposé un rabais de 60% à la ville de Paris pour un contrat d’équipement portant sur 15.000 postes (lire notre article). Perdre Paris, c’est perdre un marché mais surtout un symbole. La décision finale sera prise au début de l’année prochaine.