Pas de Dalaï-Lama sur l'App Store chinois

Comme Yahoo et Google, Apple se plie aux injonctions des autorités chinoises pour lancer l’iPhone sur le marché local.

Le pouvoir d’influence des autorités chinoises a encore frappé l’Occident. Selon la presse américaine, Apple a, apparemment, bloqué les applications iPhone relatives ou dédiées au Dalaï-Lama sur la version chinoise de son App Store. Des restrictions apparues après le lancement, début novembre, du smartphone d’Apple dans le pays par l’opérateur China Unicom exclusivement.

Les applications concernées, comme Dalai Quotes, Dalai Lama Quotes ou Dalai Lama Prayerwheel, se contentent de diffuser des citations du chef spirituel du Tibet lequel est, comme on le sait, non reconnu par le gouvernement chinois qui rejette toute idée d’indépendance de la région tibétaine.

La plate-forme de diffusion des applications laisse aux développeurs le soin de préciser dans quels pays ces derniers souhaitent, ou non, distribuer leurs logiciels. Mais la censure que subit les clients chinois est probablement le fait d’Apple et non des développeurs qui n’ont aucun intérêt à restreindre la taille de leur marché. D’autant que ces derniers n’ont visiblement pas été informés du sort réservé à leur travail sur le territoire chinois.

Apple n’est pas la première entreprise américaine à se plier aux exigences des autorités chinoises pour s’implanter localement. On se souvient que Yahoo avait divulgué les données de connexion du journaliste Shi Tao qui avait utilisé le webmail du portail pour envoyer un message sur un site américain en 2004 où il y résumait les agissements de son gouvernement. Suite à cette affaire, Shi Tao a été condamné à 10 ans de prison sous prétexte d’avoir fourni des informations secrètes à une nation étrangère.

Google, de son côté, avait accepté de censurer son moteur de recherche local, notamment en supprimant des résultats les photos de la répression de la place Tien’anmen en juin 1989. Google comme Yahoo justifient leurs actes par leurs obligations à suivre la loi chinoise. Un argument que ne manquera certainement pas de ressortir Apple si tant est que Cupertino s’exprime sur le sujet.

Steve Jobs manager de la décennie La prestigieuse publication économique Harvard Business Review vient de décerner à Steve Jobs le titre de meilleur dirigeant de la décennie parmi la centaine sélectionnée dans le monde, tous secteurs confondu. Le principal critère de la revue se base sur les performances du dirigeants, notamment financières, au cours de ces dix dernières années. En la matière, les 150 milliards de dollars atteints par patron d’Apple lui permettent de se placer devant Yun Jong-Yong, dirigeant de Samsung Electronics (127 milliards) ou bien John Chambers de Cisco, quatrième (avec pourtant 152 milliards). Dans le secteur des nouvelles technologies, on notera également la présence de Jeff Bezos (Amazon), Margaret Whitman (Ebay) et Eric Schmidt (Google) respectivement en 7e, 8e et 9e position. Plus surprenant, Thierry Breton, patron de France Télécom entre 2002 et 2005 arrive en 62e position alors que les représentants d’Oracle, Intel ou encore Microsoft n’ont été retenus. Bref, un classement pour le moins surprenant.