La patrie des botnets ? Ni la Chine, ni la Russie, mais les États-Unis

Les États-Unis abritent le plus grand parc de serveurs de commande et contrôle de réseaux d’ordinateurs infectés, selon Level 3. L’Ukraine, la Russie et la France figurent également au top 10, pas la Chine.

Selon un nouveau rapport de sécurité de l’opérateur Level 3 Communications, les États-Unis abritent le parc le plus important de serveurs de commande et contrôle de botnets, ces réseaux d’ordinateurs infectés et pilotés à distance par des hackers. L’Ukraine et la Russie occupent respectivement les 2e et 3e places du top 10. Le trio de tête est suivi par les Pays-Bas, l’Allemagne, la Turquie, la France, le Royaume-Uni, le Vietnam et la Roumanie. La Chine n’y figure pas.

Les États-Unis commandent et contrôlent

Au total, 1 000 serveurs de commande contrôlant des millions d’ordinateurs zombies ont été repérés par Level 3 en début d’année 2015, une majorité de botnets ciblant des environnements d’entreprise. 20 % des serveurs de commande et contrôle recensés sont basés en Amérique du Nord, un taux à peu près égal à celui de l’Ukraine et de la Russie réunis. Les États-Unis disposent d’une « variété d’infrastructures » qui peuvent être utilisées pour l’exécution d’attaques informatiques, dont les attaques par déni de service distribué (DDoS). De plus, leur « proximité avec des cibles de valeur », en et hors de leurs frontières, font des États-Unis un espace de choix pour les cybercriminels qui veulent y établir un point de contrôle « stable et bien connecté », explique Leve 3 dans son rapport.

Des communications inhabituelles émanant de ces pays devraient donc constituer des signaux d’alarme pour les départements IT et les professionnels de la sécurité informatique. « Un examen est nécessaire pour savoir si les serveurs devraient communiquer, authentifier ou transférer des données avec des points de terminaison dans certains pays à haut risque », ajoutent les auteurs de l’étude.

La location de botnets, un marché lucratif

La location de botnets situés aux Etats-Unis rapporte davantage aux hackers qu’ailleurs. Selon une étude de Dell SecureWorks parue fin 2014, l’accès à 5 000 ordinateurs compromis (bots uniques) basés aux États-Unis coûterait entre 600 et 1 000 dollars par mois aujourd’hui, mais ne dépasserait pas 500 dollars au Royaume-Uni.

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