Pénurie d’adresses IPv4: migration en douceur ou crash?

Aujourd’hui, seuls 8,5 % d’adresses IPv4 sont encore disponibles. Faut-il s’inquiéter de ce phénomène? Tout dépend en fait de la rapidité de migration vers l’IPv6. Explications.

L’information revient régulièrement sur le devant de la scène : le stock d’adresses IPv4 est au plus bas. Cette fois-ci, c’est la NRO (Number Resource Organization) qui tire la sonnette d’alarme, en précisant que seuls 8,5 % des adresses IPv4 sont aujourd’hui disponibles. Mais doit-on s’inquiéter pour autant?

Chaque produit connecté à Internet doit disposer d’une adresse IP. La multiplication des nouveaux utilisateurs et des nouveaux usages mène rapidement à une situation de pénurie d’adresses IPv4. La solution réside dans le protocole IPv6 qui, à l’instar des numéros de téléphone à dix chiffres, permet d’accepter un bien plus grand nombre d’utilisateurs.

La migration vers l’IPv6 a toutefois un coût. Ainsi, il est probable que seul un phénomène de pénurie soit en mesure de pousser les grands groupes à migrer vers ce nouveau protocole. La pénurie risque donc fort de se prolonger pendant des années, l’IPv4 faisant en quelque sorte office de siphon; toujours plein, mais pas pour autant bouché.

Mais alors, pourquoi la NRO s’inquiète-t-elle de ce phénomène? En fait, ce n’est pas tant la pénurie d’adresses qui pose problème que l’évolution du stock. Il est important en effet que l’attribution des adresses IPv4 ne soit pas plus rapide que la libération de ces ressources par les groupes décidant de migrer vers l’IPv6. Or, la montée de l’Asie et des pays émergents provoque aujourd’hui un net déséquilibre qu’il conviendra de corriger rapidement, sans quoi la NRO devra imposer

l’utilisation de l’IPv6 aux nouveaux arrivants, chose qui n’était jamais arrivée jusqu’alors.